Menu
Libération

À savoir pour ne pas se pommer

par Camille Gévaudan et Geoffroy Husson
publié le 29 mai 2010 à 8h36

Il faut bien l’admettre : de prime abord on peut se trouver un peu comme une poule devant un couteau avec sa tablette tactile en main... Pourquoi, comment, dans quel but ? Car malgré la confiance qu’inspire son image de marque, le pari de l’iPad est risqué pour Apple. Il force ses utilisateurs à revisiter leurs usages, voire à créer les nouveaux besoins auxquels répond la tablette. Apple avait perdu ce pari avec le Newton, son ordinateur de poche tactile, abandonné en 1998 face au faible engouement suscité. Manifestement, le marché du tactile est désormais mûr et les usages se profilent plus clairement.

L'iPad héritera, chez beaucoup d'internautes, de la table basse, face à l'écran plat du salon. À consulter pendant les pages de pub pour jeter un œil à la météo du lendemain, le programme télé du soir ou les derniers titres du New York Times . D'autres peuvent y voir un moyen simple de transporter leurs livres électroniques favoris dans un volume minime, afin de les lire dans le train, l'avion, ou au lit avant de fermer l'œil… Mais les lectures d'été sur la plage s'annoncent plus dangereuses pour la survie de l'appareil. Enfin, les étudiants branchés pourront en faire un «iCartable» numérique pour rassembler et consulter leurs cours en PDF -- en résistant à la tentation des applications vidéoludiques.

L’iPad peut en effet être utilisé comme une console de jeu portable avec un large écran tactile. Plus puissant que l’iPhone et l’iPod Touch, il peut se révéler une plateforme intéressante. Apple n’a plus à faire ses preuves dans le domaine.

Néanmoins, certaines limitations ne permettent pas de tirer pleinement profit de la tablette pommée. D’abord, et c’est l’un des principaux reproches que lui font les technophiles : en l’absence de caméra, il est impossible d’utiliser la vidéoconférence et des logiciels comme Skype. D’autre part, Flash -- utilisé par les vidéos sur les plateformes comme YouTube, les jeux en ligne et les animations interactives -- manque aussi à l’appel, et ce sur décision de Steve Jobs qui considère ce format obsolète. Ces restrictions, faites au service d’une grande autonomie de l’appareil, pourraient désavantager l’iPad face à ses concurrents.

Paru dans Libération du 28 mai 2010

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique