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Libération

André Manoukian : «La loi Création et Internet arrive trop tard et ne servira à rien»

par Astrid GIRARDEAU
publié le 24 février 2009 à 16h31

Alors que la septième saison de La Nouvelle Star démarre ce mardi soir sur M6, André Manoukian, alias Dédé, le doyen du jury, a été interviewé aujourd'hui par Lepoint.fr . Il y parle de l'émission, mais aussi d'Internet, des maisons de disques et la loi Création et Internet.

Interrogé sur les candidats vus en casting, il évoque particulièrement deux chanteurs : «l'un est une sorte de néo Ben Harper qui me fait marcher sur l'eau quand il chante, l'autre est une gamine de 16 ans qui a absorbé Billie Hollyday et Amy Winehouse. Ça, pour moi, c'est grâce à l'Internet !» Il poursuit : «si le Net a bouffé l'industrie du disque, il a rendu la créativité aux mômes. (...). Les jeunes Français qui font de la musique se sont emparés de tout l'héritage musical grâce au Net... Et ça donne des choses qu'on n'aurait pas entendues il y a sept ans.»

Le journaliste, Emmanuel Berretta, rebondit alors sur le projet de loi Création et Internet, supposant que le musicien est en désaccord avec cette approche (et oubliant que Dédé fait partie des 52 artistes qui, en juin dernier, disaient"non au piratage" ). «Non, non, je suis pour cette loi, répond André Manoukian, mais elle arrive trop tard et ne servira à rien. »

«En vérité, le vrai problème de l'industrie musicale précède la piraterie en ligne , estime t-il. À l'origine, les grands patrons étaient des jazzmen comme Eddie Barclay [...]. À la fin des années 1980, ces gens-là ont été remplacés par des gestionnaires. Les actionnaires des maisons de disques sont devenus des fonds de pension américains. Ils ont dynamité l'industrie musicale ! Ils peuvent faire toutes les lois qu'ils veulent, c'est trop tard. Et puis, pardon, mais tout ce débat sur la protection du droit d'auteur, c'est une vaste hypocrisie ! Si on avait voulu vraiment sévir, on aurait pu le faire depuis longtemps.» Avant d'enfoncer le clou : «Quant aux politiques, dans ce domaine, ils sont complètement "out of Africa".»

L'interview (où il évoque également le mp3, Napster et Pascal Nègre) est à lire dans son intégralité sur le site du Point .

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