Au bénéfice du tweet

par Camille Gévaudan
publié le 22 décembre 2009 à 14h57
(mis à jour le 22 décembre 2009 à 15h40)

Ce sont deux personnes familières des finances de la société qui ont lâché le scoop à Bloomberg BusinessWeek : pour sa quatrième année d'existence, Twitter a enfin commencé à rapporter de l'argent. Le bénéfice pour l'année 2009 serait modeste mais dépasse tout de même les espérances des cofondateurs du site en termes de délai. En tablant sur 2010 pour les premiers profits, Biz Stone concentrait ses attentes sur l'arrivée des premiers services payants et de la publicité.

Le site introduira en effet, l'an prochain, des «comptes Premium» destinés aux professionnels et aux commerciaux. La souscription optionnelle donnera accès à un suivi détaillé des tweets et de leurs statistiques -- lectures, clics, rewteets , citations sur le web... L'apparition de la publicité, quant à elle, a été confirmée par Biz Stone et préparée par une récente modification des conditions d'utilisation du site, mais la forme qu'elle prendra reste encore inconnue.

Mais à l'heure actuelle, Twitter est toujours dépourvu de modèle économique. Ses frais de fonctionnement et sa masse salariale (une centaine d'employés) ont majoritairement bénéficié cette année de deux importantes levées de fonds. Le premier tour de table, en février, lui aurait rapporté 35 millions de dollars, tandis que le second aurait atteint les 100 millions en septembre. Ces entrées d'argent ont progressivement porté la société à une revalorisation à hauteur d'un milliard de dollars. La démesure de ce chiffre tient aussi aux convoitises que Twitter suscite. En 2008, la start-up californienne a été approchée par Facebook, Google et Apple -- rien que ça -- pour des offres de rachat qu'elle a toutes refusées.

Les dirigeants de Twitter sont en revanche beaucoup plus ouverts aux partenariats. Celui conclu cette année avec Google et Microsoft vise à autoriser l'indexation de tous les tweets pour les incorporer, en temps réel , aux résultats des moteurs de recherche. Comme à son habitude, Twitter n'a pas voulu dévoiler le montant des accords. Et comme à chaque fois, des sources proches du dossier l'ont fait à sa place. BusinessWeek parle ainsi d'un montant total de 25 millions de dollars : 15 dans le chèque de Google, 10 dans celui de Bing!.

Et pour le reste, Twitter aurait profité d' «une politique de réduction des coûts» . Ni licenciements ni économies en infrastructures, qui ne pèsent pas énormément dans le budget du site, mais une renégociation des tarifs avec les opérateurs téléphoniques partenaires. Car si la circulation de messages via Internet ne coûte qu'un peu de bande passante, les services permettant de twitter depuis un téléphone portable nécessite que Twitter emprunte le réseau 3G des opérateurs mobiles. Le succès grandissant de son service lui a permis de délaisser son statut de simple locataire et de devenir un véritable argument de vente pour les smartphones. Avec ce poids dans un marché qui explose, Twitter a pu revoir ses factures à la baisse jusqu'à les rendre insignifiantes dans le budget global. Selon BusinessWeek , les salaires ont retrouvé la première place des dépenses.

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