Avec Facebook, deviens l'ami de la science

Un partenariat entre le réseau social et BOINC, plateforme de calcul distribué, veut inciter les internautes à prêter un peu de leur processeur pour des recherches scientifiques.
par Camille Gévaudan
publié le 5 août 2009 à 17h12

Drôle de nouveauté sur Facebook. C'est sponsorisé par Intel, et ça annonce que vous pouvez «contribuer à des recherches capables de changer la vie, simplement en partageant votre puissance de processeur non utilisée» . Le principe est celui du calcul distribué : utiliser les ordinateurs de particuliers pour multiplier la puissance de calcul dont disposent les chercheurs. Les volontaires installent un logiciel qui, quand le processeur du PC n'est pas utilisé à sa pleine capacité, récupèrent de la mémoire vive pour effectuer des calculs. Il envoie ensuite les résultats à un serveur, via Internet, pour que les données obtenues soient rassemblées.

Nombre de ces projets fonctionnent avec une plateforme libre poétiquement intitulée BOINC (Berkeley Open Infrastructure for Network Computing) et développée par l'université californienne de Berkeley. C'est elle qui supporte notamment Folding@Home, dont on avait déjà parlé , et dont le but est d'étudier le repliement des protéines pour lutter contre Alzheimer et certains cancers. Actuellement, BOINC compte 56 projets actifs qui vont de la recherche d'ondes gravitationnelles aux simulations de collisions de particules élémentaires pour le CERN, en passant par la recherche d'intelligence extraterrestre.

La nouvelle page de Facebook, ProgressThruProcessors , est le fruit d'un partenariat entre le réseau social et le site GridRepublic, qui héberge les projets BOINC. Concrètement, ça ne correspond à aucune avancée technique : il est toujours nécessaire d'installer un logiciel sur son ordinateur, car une simple application web ne pourrait pas communiquer avec le processeur. Mais ProgressThruProcessors facilite l'inscription aux projets et leur compréhension. Le site se charge de créer un compte sur Gridrepublic et proposer à l'internaute 3 projets populaires choisis par Intel : Rosetta@Home (calcul de structures de protéines) Climateprediction (prévision des changements climatiques du 21e siècle) et Africa@Home (aide à la recherche sur le paludisme). Par la suite, on a tout loisir de s'inscrire aux autres projets fonctionnant avec BOINC, et de choisir la proportion de RAM que l'on souhaite allouer à chacun d'entre eux.

Le débarquement du calcul distribué sur Facebook peut donner un bon coup de pub aux projets BOINC, et leur apporter une base colossale d'utilisateurs potentiels (250 millions, tout de même). «L'utilité sociale et scientifique de (ce type d'échange informatique) est liée au nombre de participants. Plus il y a d'inscrits, plus nous pouvons faire le bien» , affirme Matt Blumberg, directeur de GridRepublic. Pour comprendre l'ampleur de l'enjeu, un point de comparaison : avec ses 323 000 utilisateurs actuels, BOINC cumule déjà 2,5 pétaflops de puissance de calcul, soit plus du double du meilleur supercalculateur au monde actuel, le "Roadrunner" d'IBM.

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