Menu
Libération

«Avec le partage de fichiers, il y a un lien plus direct entre l'artiste et les consommateurs»

3 questions à Carl Schlyter, le député européen responsable de la campagne pro-partage «I Wouldn’t Steal».
par Astrid GIRARDEAU
publié le 23 janvier 2008 à 18h27
(mis à jour le 24 janvier 2008 à 13h24)

Lundi dernier, le groupe des Verts/Alliance libre européenne a lancé la campagne pro-partage I Wouldn't Steal ( lire l'article ). Entre deux réunions, son responsable, le député européen suédois Carl Schlyter , nous accordé quelques minutes pour lui poser quelques questions.

Pourquoi avoir lancé cette campagne ?

_ Aujourd'hui si vous achetez un DVD, vous êtes obligés de regarder un message de propagande , sans possibilité de le passer, qui dit qu'il est interdit de le copier. C'est un peu ridicule, car copier, ce n'est pas voler.

Il y a beaucoup de règles, dans chaque pays, et au niveau de l'Europe, pour essayer de réguler le partage. Ces lois sont très dures et très graves. Ce qu'on demande aujourd'hui aux fournisseurs d'accès Internet (FAI), c'est comme si on demandait à la Poste de regarder chaque courrier, de vérifier chaque paquet pour voir s'il ne contient pas quelque chose d'illégal.

De son côté, l'industrie du divertissement doit inventer de nouveaux moyens, car on ne peut pas arrêter le développement d'Internet. Aujourd'hui si vous louez un film sur Internet, vous devez par exemple utiliser le lecteur Windows Media Player et donc vous procurer le programme auprès de Microsoft. Et si vous achetez une chanson et que vous changez d'ordinateur, il est impossible ou illégal de la copier d'un ordinateur à l'autre. .

De plus, avec le partage de fichiers, il y a un lien plus direct entre l'artiste et les consommateurs. Par exemple, le jour même où j'ai mis la vidéo de la campagne en ligne quelqu'un l'a traduite en espagnol, et aujourd'hui elle est disponible en huit langues. Le partage permet de prolonger la créativité, et augmente l'intérêt entre les cultures. Et les gens sont prêts à payer pour de la culture, mais pas pour les entreprises de culture. Et on veut proposer des solutions pour soutenir les artistes autrement.

A qui s'adresse la campagne ?

_ Surtout aux jeunes qui vivent déjà dans cette culture du partage.

Avez-vous eu des réactions ?

_ Généralement quand on fait ce type d'actions, on n'a aucun retour ou on reçoit quelques mails et lettres d'insultes. Là, j'ai reçu plein de réponses positives. Par exemple, de politiques intéressés par la campagne. En seulement trois jours, la vidéo a été regardé presque 200000 fois. Il y a aussi une entreprise qui a lancé une procédure légale contre moi.

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique