Ayez confiance, Facebook ne veut que votre bien

Sur le blog officiel de la société, Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, s'est défendu contre les critiques sur le contrôle des données des utilisateurs.
par Alexandre Hervaud
publié le 17 février 2009 à 15h25
(mis à jour le 18 février 2009 à 16h14)

Les récentes modifications apportées début février aux conditions générales d'utilisation (CGU) de Facebook laissaient à penser que le réseau social pouvait faire main basse sur tous les contenus mis en ligne par ses membres. Devant la bronca générée par cette annonce, Facebook n'a pas tardé à réagir. Son fondateur, Mark Zuckerberg, s'est lui-même fendu d'un billet intitulé «Sur Facebook, les gens possèdent et contrôlent leur information »sur le blog du site . L'objectif : rassurer (un peu) ses utilisateurs (très) inquiets.

En évitant soigneusement tout vocable juridique ou informatique trop obscur, Zuckerberg explique en partie la mise à jour des CGU de la façon suivante : «quand un membre partage quelque chose, comme un message à un ami, deux copies de cette information sont créées – une dans le dossier messages envoyés, l'autre dans la boîte de réception du destinataire. Même si l'expéditeur supprime son compte, son ami continuera d'avoir une copie du message. Nous pensons que c'est la bonne manière de fonctionner pour Facebook, et c'est cohérent avec le fonctionnement d'autres services, comme les emails.»

Sur la question des contenus d'utilisateurs, le service communication de Facebook a par ailleurs précisé à l'AFP via courriel : «nous ne revendiquons pas et n'avons jamais revendiqué la propriété des matériaux téléchargés par les usagers» . L'agence relaye également le témoignage de Jules Polonetsky, expert en vie privée et directeur du forum Future of Privacy : «C'est du langage courant pour les sites internet parce que leur avocat leur dit qu'ils doivent se couvrir» .

Malgré tout, le flou et l'incertitude persiste, et même avec la clarification du big boss, s'inscrire au réseau social pour rejoindre ses 175 millions de membres revient à signer un chèque en blanc à la compagnie en matière de vie privée. Pour le site Mashable , spécialiste des nouvelles technologies, le constat est clair : «finalement, la déclaration de Facebook peut se résumer à ''faîtes nous confiance, on ne fera rien de mal''» . Une position qui rappelle celle maintes fois défendue par Google, dont Facebook ne possède pas (encore) la maîtrise en terme de communication.

Le jeune Zuckerberg, 24 ans, semble à première vue plutôt ouvert à la critique : «Nous sommes arrivés à une étape intéressante de notre développement pour travailler sur ces notions de partage d'information. C'est un terrain épineux, et nous ferons des gaffes, mais en tant que premier service pour le partage d'information, nous prenons ces problèmes et notre responsabilité pour les résoudre très au sérieux, c'est un gros objectif pour nous cette année» .

Reste à savoir comment les utilisateurs de Facebook réagiront suite à cette déclaration. On imagine difficilement obtenir dans les prochains jours un chiffre fiable du nombre de désinscriptions au service. Certaines sont clairement et publiquement revendiquées par des membres repentis. Après l'écrivain Edward Champion , c'est Sasha Frere-Jones, journaliste pour The New Yorker , qui a décidé de virtuellement plier bagage de Facebook : «la réponse de Zuckerberg face à la protestation est juste une version moderne du fameux ''ne lisez pas les petites lignes, signez-là, Madame''» .

Cette affaire intervient alors que le cabinet d'étude Comscore vient de publier un rapport sur la fréquentation des réseaux sociaux en France . Sans surprise, Facebook arrive en première place devant Skyrock. Avec 12 millions de visiteurs en décembre 2008, le site a enregistré une progression de 443% au cours de l'année. Un des facteurs pouvant expliquer cette hausse est le lancement en février d'une version française du site. On ne peut qu'espérer qu'une version française des conditions d'utilisation du site soit également mise en ligne. Actuellement, ce n'est pas le cas.

MAJ du 18/02/09 : la "marche arrière" de Facebook : Facebook : La stratégie de la boulette

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