Menu
Libération

C'est bloguable ! #2 : Et maintenant ?

Ecrans.fr se plonge dans l’univers du blog, l’outil d’expression en ligne numéro un de ces dernières années.
par Thibaut Charron
publié le 30 juillet 2009 à 13h09
(mis à jour le 30 juillet 2009 à 13h12)

On ne peut plus vraiment comparer le blog d'aujourd'hui à ce qu'il était à ses débuts. Du simple journal ( web-log ) un blog peut devenir un réel outil de publication de contenu, quel que soit ce contenu. On a assisté à l'avènement des blogs BD, dont les notes sont quasi-exclusivement illustrées. Les plus connus sont chez nous sont ceux de Pénélope Jolicoeur , Boulet ou Kek . Certains blogs sont appelés « vlog », V pour Vidéo, où se sont illustrés en France Vinvin , Monsieur Dream ou Davy Mourier , aussi animateur sur la chaîne NoLife. La communauté des blogueurs a également des figures emblématiques, des membres éminents présents depuis un temps respectable (au moins plus de 5 ans, dans cet univers), comme le businessman de l'Internet Loïc Le Meur ou Laurent Gloaguen, alias Embruns .

Twitter est l'application dérivée du blog la plus populaire du moment, proposant de poster des « micro-billets » de manière instantanée. Le principe est devenu un genre à part entière, créant à son tour des dérivés comme Plurk, Yammer, Pownce ou Jaiku (à vos souhaits).

Twitter

Certains blogs sont progressivement devenus de véritables webzines : ils proposent toujours une succession d'articles, mais l'objectif n'est plus une simple publication (bien qu'on peut supposer que les motivations des blogueurs soient toutes différentes) mais bien la rentabilité du site, à travers publicités ou billets « sponsorisés », commandés par des marques via des agences. Pour eux, tous les moyens sont bons pour faire augmenter le trafic de visiteurs sur leur site : référencement naturel voire payant dans les moteurs de recherche, diffusion massive de liens vers leurs articles, concours... Et ça paye ! Eric Dupin de Presse-Citron ou Steve Hemmerstoffer de Nowherelse sont deux exemples français de blogueurs « professionnels » : leur principale activité est la maintenance et l'apport de contenu sur leurs sites respectifs. Si ce genre de blogging est encore peu développé chez nous (le blogueur est rapidement classé en « vendu » à la moindre publication sponsorisée...), il est relativement courant aux Etats-Unis, moins dérangés par ces pratiques.

Mais il ne faut pas oublier que l'immense majorité des blogs est tenue par des amateurs et reste de forme tout à fait « traditionnelle » : une succession de billets, classés par ordre antéchronologique (le plus récent d'abord), agrémentés de liens, illustrés d'images, vidéos, sons, et laissant la possibilité au lecteur de laisser un commentaire et de participer à la discussion créée par ceux-ci. Et l'importance du blog dans l'univers Internet est incomparable. Les informations transpirent des blogs, les scoops surgissent des blogs, les tendances naissent des blogs. Il faut désormais définir un cadre juridique pour les blogs (et Maître Eolas, l'avocat blogueur le plus connu de France, fait régulièrement une piqûre de rappel ). Les médias se sont évidemment emparés du phénomène, et ici, à Libération, on est bien placés pour savoir qu'il y a de moins en moins de journalistes ne possédant pas leur propre blog.

La courbe du volume de recherche sur le terme "blog" depuis 2004 (dans Google Trends ).

On tente même d'associer aux blogs une intelligence collective : la fameuse notion (mais cependant discutable) de « blogosphère ». Si on assiste effectivement à la création de nombreuses « sphères » de connivence entre blogs (généralement rassemblés autour d'un sujet commun, que ce soit les nouvelles technologies, la cuisine, la mode, le foot ou les jeux vidéo), se reliant entre eux via leurs « blogroll » , liste de liens favoris du blogueur, il est difficile d'unifier cette masse en ce que certains n'ont pas hésiter à qualifier de 5ème pouvoir (notion mise en doute par le sus-évoqué Vinvin en 2007).

L'arrivée de « classements » de blogs (l'exemple le plus souvent repris étant celui de Wikio ) met en évidence le fait que la communauté blog ne forme pas une blogosphère mais des blogosphères. Il est difficile de comparer un adolescent publiant les photos de ses aventures lycéennes avec un analyste politique tant, malgré le fait qu'ils partagent tous les deux le titre de blogueur, leurs démarches et motivations sont différentes.

A suivre...

Episode précédent :

- Au commencement étaient les pages perso

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique