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Catch-up série #3 : «Hung» : boulot, maquereau, dodo

Lancée il y a quelques semaines, la série «Hung» se penche sur la prostitution masculine dans l'Amérique en crise de 2009.
par Alexandre Hervaud
publié le 13 août 2009 à 13h32
(mis à jour le 13 août 2009 à 14h46)

Ecrans.fr avait (un peu) mis la pédale douce dans le traitement des séries TV. On s’y remet donc via les Catch-up série , en se penchant sur des séries pas forcément nouvelles, mais en cours de diffusion ou diffusées cette saison.

Fondu en ouverture. Détroit s'éveille, la guitare des Black Keys commence à miauler . «Need a new love – yeah I'm ready / Want my time – I'm willin' – Cus I'm the one who's gonna show / When there's nobody / I'll be your man» . Notre héros se promène, du centre ville à son domicile, en faisant tomber la chemise, la ceinture, les chaussures, le caleçon. Un striptease en marche, qui s'achève dans un plouf. Fin du générique , bienvenue dans Hung , la nouvelle série comico-dramatique signée HBO.

Hung (pour «bien monté») ou les mésaventures de Ray Drecker (Thomas Jane), père de famille divorcé, coach sportif dans un lycée, qui se retrouve à la rue (ou presque, il campe dans son propre jardin) suite à l'incendie de sa maison. Pour subvenir à ses besoins, réparer son toit et s'occuper de sa progéniture, il accepte la folle proposition d'une amie : utiliser son don naturel (un braquemart de taille XL) en job d'appoint. Traduction : se prostituer. Sujet peu traité s'il en est, la prostitution masculine n'est pas ici un pitch en soi, encore moins un gimmick. Ne vous attendez donc pas au «Journal intime d'un gigolo» dans l'Amérique sinistrée de 2009, même si HBO n'a pas pu s'empêcher de communiquer sur «l'inversion des stéréotypes» en jouant sur les mots dans sa campagne promo qui a fait grincer quelques dents outre-Atlantique :

_ «Pute» - «Maquereau» - DR

Le choix de la ville (Détroit, la Motor City en faillite), de la profession du héros (le milieu éducatif et ses fermetures de classes), de sa situation familiale (son ex-femme, remariée à un dermatologue friqué qui a perdu une grosse somme à la Bourse...) : toute la série transpire la lose d'une ex-superpuissance touchée de plein fouet par la crise. L'introduction d'un des épisodes réussit d'ailleurs à mieux expliquer en une minute le pourquoi du comment de la crise financière que tous les JT de TF1 réunis depuis ces six derniers mois.

Pour contrer cette morosité ambiante, le héros et sa maquerelle se gardent bien de vanter leur business sur le mode «gros chibre pour femmes en manque», mais sur l'air du «consultant en bonheur». Happiness Consultant, c'est d'ailleurs le nom de leur petite entreprise, dont de faux spots promo (pas très drôles, avouons-le) sont visibles sur le YouTube de HBO. La chaîne a également lancé sur le site de partage vidéo un «journal intime filmé» de Tanya, la «pimp» de Ray, qui peut rappeler (en moins déluré) celui de Mel , la fan transie des Flight of the Conchords , également produite par la chaîne payante américaine.

Créée par Dmitry Lipkin (à qui l'on doit le show The Riches ) et Colette Burson, la série a vu son pilote réalisé par Alexander Payne, metteur en scène de l'excellent film Sideways . Payne a par ailleurs le statut de producteur exécutif sur cette série déjà renouvelée pour une deuxième saison. La première, qui compte dix épisodes, est diffusée jusqu'à la mi-septembre sur HBO. Dans le genre « queutard à famille éclatée » -- même si c'est par obligation, dans le cas présent--, le Hank Moody de Californication , de la chaîne concurrente Showtime, a clairement trouvé un adversaire de poids.

Teaser

Précédemment, dans Catch-up série :

_ «Parks and Recreation», l'humour fonctionnaire

_ «Entourage», vis ma vie de star

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