Ceux qui surfent prendront le train

par Camille Gévaudan
publié le 26 novembre 2010 à 17h24
(mis à jour le 30 novembre 2010 à 14h27)

Il s'est écoulé plus de trente ans avant que les régions de l'Est de la France -- Champagne, Lorraine, Alsace -- bénéficient enfin de la ligne ferroviaire à grande vitesse qui leur était promise. C'est sans doute pour les remercier de leur patience que la SNCF a choisi ce réseau pour tester une de ses dernières innovations : l'accès à Internet depuis les wagons. Dès le 1er décembre, les voyageurs empruntant les TGV Est pourront bénéficier de différentes formules pour surfer, visionner des films ou des contenus éducatifs sur Internet à partir de leur ordinateur portable, dans un train lancé à plus de 300 km/h.

Les premiers test de connexion nomade ont été réalisés en 2007, année d'ouverture de la LGV (ligne à grande vitesse) Est. Grâce à des relais wifi et des satellites, trois rames de train essayaient alors de bénéficier d'un connexion Internet ininterrompue malgré le mouvement, et de bonne qualité (2 Mbits par seconde en débit descendant, 512 kbits en débit montant). Novembre 2010 : l'infrastructure est enfin prête et l'offre Internet est prête au lancement, sous le nom très hype de «Box TGV». Elle sera installée progressivement sur les lignes reliant la capitale aux régions de l'Est, au sud de l'Allemagne et à la Suisse, ainsi que certaines lignes transersales vers des villes de la côte Ouest.

Cliquez sur l'image pour agrandir la carte du réseau.

Dès le 1e décembre, on pourra choisir son forfait de connexion à l'avance, sur le site boxtgv.net , ou directement dans le train en lançant un navigateur sur son ordinateur portable. La page d'accueil Box TGV s'ouvrira automatiquement, demandant un code de connexion. Celui-ci s'achète par carte bancaire depuis l'ordinateur, ou via une carte prépayée vendue dans les kiosques Relay et l'indispensable wagon-bar. Une fois son compte personnel crédité par tranches de 5 ou 10 euros, «la carte sera décrémentée au fur et à mesure des usages» .

Option la plus simple et la plus complète : payer 4,99 euros pour une heure de surf ou 9,99 euros pour rester connecté durant tout le trajet. On peut alors ouvrir un navigateur Internet et s'en servir pour n'importe quel usage, comme à la maison.

D'autres tarifs permettent un accès restreint à des contenus spécifiques. Le visionnage d'un film coûtera 3,99 ou 4,99 euros, selon l'ancienneté de l'œuvre. À ceux qui profitent des voyages pour s'enrichir l'esprit, des cours de langue ou de cuisine sont proposés autour de 3 euros, et des leçons d'informatique. Plus chères, les diffusions de concerts (4,99 euros) ou d'obscures «kidbox» (5,49 euros) chargées d'occuper les bambins. Les prix ne seront pas dépendants de la classe.

PC INpact , qui a testé le service, indique que «les modules multimédia exigent la prise en charge de Flash» , excluant donc toute connexion depuis un terminal mobile Apple, type iPhone ou iPad. Les tunnels entraînent malheureusement une déconnexion si on choisit l'option de surf «simple», mais les autres contenus, hébergés localement dans le train, restent accessibles. Mais de bonnes nouvelles rattrapent cette limitation technique : «la vitesse de connexion théorique est de 20 Mb/s en download» et le réseau n'est pas filtré. «Tous les services et protocoles sont ouverts : Skype, P2P ou autres.»

Pour l'instant, il n'est pas prévu d'étendre le dispositif au reste de la France. ««Notre objectif, c'est de tester sur cet ensemble de rame l'appétit des clients , explique Barbara Dalibard, patronne des TGV, à PC INpact. En fonction des résultats, on verra si on généralise. Pour le moment nous n'avons pas de prévisions. On décidera le cas échéant de déployer.»

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