Des Sim-ilitudes dans un jeu Zynga

par Sophian Fanen
publié le 6 août 2012 à 17h59

La guerre est ouverte entre deux des plus gros éditeurs de jeux vidéo: Electronic Arts attaque Zynga en justice pour des «similitudes» à répétition entre The Ville et The Sims Social .

Les deux jeux se jouent sur Facebook. The Sims Social est la déclinaison, disponible depuis août 2011, du jeu à succès d'EA sur PC et consoles. The Ville est quant à lui le dernier rejeton en date de la série des «Ville» de Zynga ( YoVille (racheté en 2008) CityVille, FarmVille, FishVille... ), sorti le 26 juillet dernier sur le réseau social. Comme dans The Sims social, le but de The Ville est de construire une maison, de la meubler et d'interagir avec ses voisins qui font de même. Au passage, il s'agit surtout de faire acheter au joueur tout un tas d'options et d'objets virtuels.

«Comme The Sims Social gagnait en popularité et en visibilité, attaque EA dans l'acte d'accusation , Zynga a appliqué son manuel de compétitivité bien connu: "voler le jeu de quelqu'un d'autre. Changer son nom, puis promouvoir le clone grâce à la vaste base d'utilisateurs [des autres jeux] Zynga". Il a été montré à plusieurs reprises que la position actuelle de Zynga sur le marché du jeu social n'est pas le résultat d'innovations, mais plutôt du clonage des jeux rivaux. The Ville [...] est une copie évidente de The Sims social. Non seulement [le jeu] imite manifestement l'ensemble du cadre et le style de gameplay de The Sims Social, mais il copie si étroitement, la créativité et les éléments uniques de The Sims Social -- les séquences d'animation, les [...] mouvements et les actions des personnages [...] -- qu'il est presque impossible de distinguer les deux jeux.»

Il est vrai que la courte histoire de Zynga, qui s'est lancé en 2007 à San Francisco et revendique aujourd'hui 240 millions d'utilisateurs mensuels actifs, est jalonnée de ressemblances au minimum troublantes avec d'autres jeux. L'un de ses titres phares, Farm Ville , a ainsi été accusé d'être une copie directe de Farm Town , proposé par Slashkey depuis 2009. En janvier, le petit éditeur NimbleBit avait également souhaité sarcastiquement «bonne chance» à Zynga lors du lancement de Dream Heigts, duplicata peu discret du carton Tiny Tower . Quelques mois plus tôt, Zynga avait tenté en vain d'acheter NimbleBit.

Chaque fois, l'accusation est restée de l'ordre du regret public ou de la moquerie désespérée, et Zynga est resté blanc comme neige. Les petits éditeurs actifs sur le mobile ont en effet rarement les reins assez solides pour se lancer dans une longue procédure en justice contre un géant coté en bourse comme Zynga (même si ses derniers résultats ne sont pas bons). Ce qui n'est pas le cas d'Electronic Arts, qui se pourvoit donc en justice devant le Northern District de Californie.

EA, qui rappelle longuement dans le dossier d'accusation les accusations passées contre le «système Zynga», liste les ressemblances constatées entre The Sims social, et The Ville .

Le cadre de jeu.

Les personnages et les couleurs de peau proposées.

La séquence de la douche.

Interrogé par CNet , Reggie Davis, l'avocat de Zynga, s'est défendu en estimant que The Ville «s'appuie sur l'ensemble des innovations de nos jeux, de YoVille à CityVille et CastleVille, et introduit un certain nombre de nouvelles caractéristiques sociales et de mécaniques de jeu qu'on ne trouve pas dans les jeux sociaux actuels. [...] Il est ironique de constater qu'EA initie cette procédure en justice peu de temps après le lancement de Sim City Social , qui ressemble à s'y méprendre au jeu CityVille de Zynga.»

Ce à quoi Electronic Arts pourra répondre que CityVille copiait beaucoup de caractéristiques du classique Sim City et de ses rejetons créés par Maxis.

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