Tu peux me prêter ton ebook ?

par François Arias
publié le 29 octobre 2010 à 16h02

Le petit monde du livre électronique s'agite ces derniers jours : le Sénat a voté le prix public du livre électronique, la FNAC lance son propre lecteur Ebook tandis qu'Amazon se met au prêt de livres.

On commence donc avec l'adoption dans la nuit de mardi à mercredi de la proposition de loi des UMP Catherine Dumas et Jacques Legendre concernant le livre numérique. Le texte s'inspire fortement de la loi Lang de 1981. En clair, les éditeurs installés en France, mais aussi ceux « exerçant leur activité d'édition de livres numériques en vue de leur commercialisation sur le territoire national » (donc de fait les éditeurs/distributeurs étrangers), devront fixer un prix fixe de vente au public. En introduisant aussi les acteurs étrangers dans le champ de la loi (par un amendement), le législateur tente d'avoir un moyen de contrôle sur les grands du secteur (Amazon, Google ou Apple) quasi exclusivement étrangers.

La Fnac vient de son coté de lancer son propre lecteur, le Fnacbook (originalité quand tu nous tiens), destiné à chasser sur les terres du Kindle. Et sur un plan purement matériel, la Fnac a visiblement réussi son coup. Son terminal de 6 pouces (15,2 cm, conçu et fabriqué par Sagem) embarque un écran tactile, 2 Go de mémoire et une connexion Wi-Fi. La 3G est aussi de la partie, fournie sans abonnement supplémentaire par SFR (mais malheureusement inutilisable à l'étranger). Côté logiciel, la Fnac à également développé une application iPad et iPhone.

Reste à voir si le catalogue sera mis à jour régulièrement (80000 titres actuellement) et surtout si l'enseigne proposera des tarifs attractifs. La différence de prix entre les versions numériques et physiques tourne souvent autour des 30% en faveur du dématérialisé.

Le FnacBook. DR

On termine avec Amazon, le géant de la vente en ligne, qui se met aux partage de fichiers.

On aurait pu croire que le bon vieux prêt de bouquin entre amis tomberait aux oubliettes avec la dématérialisation des contenus , mais visiblement le site marchand en a décidé autrement.

Les modalités ne sont pas encore très claires mais il il devrait être possible de prêter un livre une seule fois pour une durée de deux semaines. Le titre en question ne pourra pas être lu par l'acheteur original pendant le prêt. Ce qui relève quand-même de l'aberration technologique la plus extrême et surtout de la volonté farouche de ne pas bouleverser un ecosystème économique installé qui en aurait peut-être bien besoin..

Malheureusement, cette possibilité pourrait bien ne pas s'appliquer à tous les ouvrages. Amazon précise bien que ce sont les éditeurs et ayants droit qui auront le dernier mot quant aux titres qui pourront être partagés. Le service devrait être lancé dans quelques mois. Bien qu'inhabituelle, ce genre d'initiative n'est pas inédite. Le Zune (concurrent de l'iPod fabriqué par Microsoft et jamais vendu en France) offre par exemple la possibilité de partager un morceau via WiFi entre baladeurs. Dans ce cas précis, le morceau partagé est écoutable trois fois par le receveur.

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