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Libération

Développement durable: L'industrie informatique se réveille

Une quarantaine d'entreprises et d'organisations mondiales s'engagent ensemble dans la lutte contre le réchauffement.
par Christophe GUERIT
publié le 15 juin 2007 à 13h31

Photos de glaciers prêts à fondre, éoliennes au-dessus d'un champ de blé, petites fleurs fragiles à peine ouvertes… En dépit d'un site débordant de sentimentalisme, le projet Climate Savers Computing Initiative (CSCI) est une initiative des plus sérieuses. Lancé le 12 juin dernier par Google, IBM, Microsoft et quelques dizaines d'autres grands noms de l'informatique et de l'environnement (dont WWF), ce rassemblement non-lucratif vise à apporter sa pierre à la lutte contre le réchauffement de la planète, en s'attaquant à la consommation électrique du parc informatique.

Le constat est simple : «un ordinateur de bureau gaspille la moitié de l'énergie qu'il consomme ; les serveurs sont généralement plus efficaces mais gâchent malgré tout 30 à 40% de leur consommation.» Il semble donc possible d'améliorer drastiquement ces rendements pour réaliser des économies conséquentes. Concrètement, le groupe espère qu'en 2010 les ordinateurs produits seront moitié moins gourmands que le parc actuel, ce qui permettrait une économie annuelle équivalente à 54 millions de tonnes de CO2, le gaz à effet de serre principalement responsable de l'augmentation des températures.

Pour atteindre cet objectif, le CSCI pose des échelons. Chaque année, les manufacturiers de composants informatiques engagés dans le programme doivent proposer du matériel au rendement accru, afin d'atteindre une perte d'électricité de seulement 10% (8% pour les serveurs) au bout de quatre ans. Le CSCI promeut également la généralisation du mode «veille» des ordinateurs, «90% des systèmes ayant cette fonctionnalité désactivée» . Ces objectifs ne sont pas contraignants, mais le groupement désire mettre en place son propre label distinguant les ordinateurs qui satisfont ses critères.

Les consommateurs ne sont pas oubliés : «si votre entreprise croit en la sauvegarde de l'énergie, de l'argent et de la planète» , elle peut s'engager, la main sur le cœur, à ne plus acheter que des ordinateurs remplissant les critères du CSCI.

Enfin, les utilisateurs individuels sont également incités à jouer le jeu, soit en achetant du matériel peu consommateur, soit en profitant des options déjà existantes sur leurs PC qui permettraient d’optimiser la consommation énergétique.

Si tant de philanthropie peut légitimement faire lever un sourcil interrogateur, l’initiative répond à un diagnostic pertinent. Selon le cabinet d’études Gartner, l’industrie informatique est responsable de 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, au même niveau que l’aviation.

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