«Dexter», la vie en névrose

Série. La deuxième saison des aventures du serial-killer met en avant son passé et ses émotions.
par Sébastien Delahaye
publié le 8 janvier 2009 à 12h47
(mis à jour le 8 janvier 2009 à 14h01)

Après une excellente première saison, qui introduisait le personnage de Dexter (tiré des romans de Jeff Lindsay), expert médico-légal doublé d’un serial-killer justicier, la deuxième saison débarque sur Canal+ ce soir.

Plutôt que de se répéter en mettant, comme dans la première saison, un autre tueur en série dans les pattes de Michael C. Hall (toujours épatant en tueur détaché et sans émotion), ce deuxième round s’attache au côté plus humain de Dexter. Traumatisé par le léger drame familial qui clôturait la première saison (1), mais toujours névrosé par son besoin de tuer, Dexter doit aussi régler sa fausse vie amoureuse et protéger sa sœur... Comme si ça ne suffisait pas, le petit cimetière personnel de Dexter est découvert, et la presse donne le surnom de «Boucher» à ce tueur de tueurs. Surprise, un culte est rapidement voué à ce justicier mystérieux, qui mas­sacre de bon gré tous ceux qui sont négligés par la police et la justice.

Côté réalisation, la série fait de plus en plus appel aux flashbacks pour creuser le passé familial de Dexter, et notamment Harry, son père adoptif, qui lui a appris comment tuer, et qui tuer. La grande réussite de Dexter vient autant de ses personnages que de son ambiance, sombre, sérieuse, stressante, oppressante, dans un Miami qu'on a rarement vu ainsi. La troisième saison, que Canal+ diffusera dès la fin de la deuxième, prend tout cela à revers, comme si les producteurs avaient tout à coup oublié la recette de la soupe au tueur. Showtime, la chaîne américaine à l'origine de Dexter , s'est trouvé un filon, et compte l'exploiter: deux nouvelles saisons ont d'ores et déjà été commandées.

(1) A ne pas lire si vous n’avez pas vu la première saison : Dexter tue son frère, tueur en série aussi, mais méchant.

Paru dans Libération du 8 janvier 2009

Dexter , série américaine de James Manos Jr, avec Michael C. Hall. Canal+, 20 h 50, épisodes 1 et 2/12.

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