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Libération

Droit d’asile de fous pour «Groland» chez «Tracks»

par Alexandre Hervaud
publié le 28 octobre 2010 à 16h54

Tracks . Arte, ce soir, 0 h 05.

Comme si Canal + ne suffisait pas , la présipauté grolandaise s'est trouvé une deuxième (mais éphémère) terre d'asile audiovisuelle avec Arte. La chaîne franco-allemande consacre en effet ce soir un Tracks entier aux deux VRP du Groland, Benoît Delépine et Gustave Kervern. Bien au chaud entre un documentaire allemand et un drame brésilien, ce Grotracks colle aux basques du duo de réalisateurs remarqués depuis 2004 avec une poignée de films salvateurs : Aaltra (2004), Avida (2006), Louise-Michel (2008), et Mammuth (2010). Tous les deux ans, le grand svelte et le barbu joufflu dégainent une perle venue d'on ne sait où, tournée avec un petit budget et une bande de fidèles (Yolande Moreau, Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners…) à l'affiche.

photo Arte

Mauvaises langues que nous sommes, on avait d'abord hâtivement considéré ce Grotracks comme un vulgaire véhicule promo pour la sortie (le 2 novembre) de Mammuth en DVD, le film étant coproduit par Arte France Cinéma. L'honneur est sauf, puisque c'est la récente branche distribution de la boîte Ad Vitam qui sort, en plein débat sur la réforme des retraites, cette comédie amère où Depardieu part à la chasse aux vieilles fiches de paye…

Mais revenons à ce fameux Grotracks : on y trouve de bons moments, comme cette discussion entre les deux zigs dans l'arrière-salle d'un troquet parisien où ils se remémorent les étapes de leur longue collaboration. La palme revient à l'épisode cannois de leur rencontre avec ce souvenir impérissable de la quasi-noyade de Kervern dans un verre de pastis géant, gadget décoratif d'une soirée forcément arrosée sur la Croisette.

Entre exhumation d'archives (sketchs vus sur Canal + avec des guests allant de José Bové à Maurice Pialat) et intervention de complices divers (Depardieu, Moustic…), on découvre d'autres facettes des compères, comme l'implication de Delépine dans le Maki , alias le «Musée d'art kontemporain inutile» situé près d'Angoulême. On ne s'en étonne plus, en fait.

Paru dans Libération du 28/10/2010

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