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Libération

Editer n’est pas modérer (a priori)

par Astrid GIRARDEAU
publié le 4 novembre 2009 à 6h52

Responsable des textes des internautes, oui. Mais a posteriori. Selon un nouveau décret, les éditeurs de presse en ligne n'ont pas obligation à filtrer tous les messages de leurs lecteurs avant publication en ligne (a priori) comme cela a été envisagé un moment par le gouvernement.

Pour rappel, le statut d'éditeur de presse en ligne a été mis en place par la loi Création et Internet du 12 juin 2009 afin de soutenir le développement des pure-players (journaux uniquement sur le Net). Les conditions d'exercice ont été définies jeudi dernier par un décret d'application . Ainsi, «édité à titre professionnel» , un journal en ligne doit offrir un contenu original, ayant fait l'objet d'un traitement journalistique, utilisant essentiellement l'écrit, et régulièrement renouvelé.

Le point délicat concernait la modération des messages diffusés «sur les espaces de contribution personnelle des internautes» . Par exemple les commentaires liés aux articles. En juin dernier, le site Électron libre révélait un projet de décret stipulant que l'éditeur devrait faire en sorte d' «éviter la mise en ligne de contenus illicites» . Soit contrôler chaque texte avant de le diffuser en ligne. «C'est simple, s'il y a obligation de modération a priori, on ne demandera pas le statut» , nous indiquait alors Pierre Haski , cofondateur du site participatif Rue89, basé justement sur la contribution spontanée de ses lecteurs.

Le gouvernement a fait marche arrière. Finalement, l'éditeur de presse en ligne devra «permettre à toute personne de signaler la présence de contenus illicites et à l'éditeur de les retirer promptement ou d'en rendre l'accès impossible» . Une mesure déjà observée, a minima, par les sites susceptibles de demander le statut d'éditeur de presse en ligne.

Paru dans Libération du 3 novembre 2009

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