Electronic Arts licencie et rachète des jeux Facebook

par Manuel RAYNAUD
publié le 10 novembre 2009 à 16h48

«Ces suppressions sont essentielles à la transformation de l'entreprise.» C'est en ces termes que John Riccitiello, PDG d'Electronic Arts, s'est justifié ce lundi suite à l'annonce de la suppression de 1500 emplois d'ici fin mars. Les pertes nettes de l'éditeur de jeux vidéo au second trimestre se sont accrues à 391 millions de dollars contre 310 millions sur la même période il y a un an (260 millions d'euros contre 206) et EA s'attend à un résultat négatif sur l'ensemble de l'année.

«Nous prenons des décisions difficiles pour réduire les coûts dans des zones ciblées et en investissant davantage dans nos grosses productions et les marchés du numérique» , précise-t-il dans un communiqué. Par «marché du numérique» , il entend le business du jeu en ligne et sur mobile. Le rachat annoncé la veille de Playfish pour 300 millions de dollars (200 millions d'euros) est la première traduction de cette réorientation stratégique. Ce studio est spécialisé dans le développement de jeux disponibles sur les réseaux sociaux (Facebook, Myspace, Bebo...) tels que Pet Society , sorte d' Animal Crossing en flash. Le studio vise également l'iPhone et Android.

Si l'éditeur n'a pas détaillé la liste précise des victimes de cette restructuration, on sait en revanche que plusieurs studios risquent la fermeture et que les développements d'une douzaine de jeux, qui n'avaient pas fait l'objet d'annonce, sont d'ores et déjà avortés. Selon une source proche d'anciens employés de Mythic Entertainment qui témoigne sur twitter , le studio de développement responsable du récent Warhammer Online qui en juin avait fusionné avec BioWare, aurait ainsi supprimé 80 emplois soit 40% de son personnel. L'ensemble de ces mesure permettrait à EA de lui faire économiser 100 millions de dollars (66 millions d'euros).

Pour ce mastodonte et pour le jeu vidéo, c'est un nouveau coup de massue. En décembre dernier, EA avait déjà lancé une première vague de licenciements de 1100 emplois. Au 31 mars 2010, ce deuxième plus gros éditeur de jeux vidéo aura donc perdu plus du quart de ses effectifs par rapport à sa situation fin 2008. Mais la situation n'est pas forcément plus favorable chez ses concurrents. Les résultats financiers publiés récemment sont en baisse chez Konami et Ubisoft et montrent une fois de plus la fragilité d'un secteur qui se disait pourtant si fort au début de la crise.

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus