Emule Paradise: Le procès renvoyé en septembre

par Andréa Fradin
publié le 22 mars 2010 à 18h27

Tribunal de Paris, 13h30. Très attendue, l'ouverture du procès de Vincent Valade n'aura finalement pas lieu. Les avocats de plusieurs prévenus, dont le jeune créateur d'Emule Paradise, ont en effet obtenu le renvoi du procès au motif que «les droits de la défense n'ont pas été respectés» . Initialement prévue les 22, 23 et 24 mars, l'audience a finalement été reportée aux 13, 14 et 15 septembre prochains, soit six mois plus tard. Ce nouveau procès, qui remet sur la table la question du téléchargement illégal, devra donc attendre.

Alors âgé de 20 ans, Vincent Valade a été interpelé en septembre 2006 pour «mise à disposition de films sans l'autorisation de leurs ayants droit» sur Emule-paradise.com, qui proposait des liens pour télécharger des films via le logiciel Emule, et dont il était le webmaster. Il est accusé d'avoir favorisé le téléchargement illégal de 7113 films entre 2005 et 2006 via ce site Internet, qui bénéficiait alors d'une audience considérable. Selon les enquêteurs, au plus fort de la fréquentation, Emule Paradise engrangeait plus de 300000 visiteurs par jour. Des visites dont le jeune webmaster aurait tiré profit grâce aux revenus publicitaires. Sur les deux années en question, il aurait touché plus de 416000 euros. La régie publicitaire Net Avenir, qui travaillait avec Emule Paradise, fait aussi partie les prévenus.

Ne s'opposant pas au renvoi de l'audience, la partie civile compte de son côté éditeurs, producteurs et distributeurs du monde du cinéma, dont Universal et Pathé. A noter également, la présence de l'humoriste Jean-Yves Lafesse, grand habitué des procès l'opposant à des acteurs du net.

Un peu perdu au milieu d'une dizaine d'avocats en robe noire, Vincent Valade se démarque par son allure juvénile. Depuis le début de l'affaire, il ne dit mot à la presse, ne répondant aux questions que par un regard vivement détourné vers son avocat. Pourtant, l'envie de parler semble bien présente. Et quand on lui demande s'il est confiant pour le dénouement du procès, il lâche un rapide «à partir du moment où on a la conscience tranquille, on a forcément confiance» , avant d'être coupé par son avocat: «on ne se prononce pas» .

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus