Eurovision olé olé

par Salomé LEGRAND
publié le 5 mars 2008 à 2h35

«Sauvons l'Eurovision !» C'est le nom de l'opération lancée par la RTVE, la chaîne de télévision publique espagnole, pour la sélection du chanteur qui représentera l'Espagne à Belgrade le 24 mai lors le 53e concours de l'Eurovision de la chanson. Les candidats potentiels ont été invités à mettre leurs chansons, photos et clips sur le site MySpace afin de se soumettre au vote du public. Durant les dix jours de la sélection, chaque personne disposait de cinq voix par jour à distribuer entre plus de 500 chansons candidates allant du rap au flamenco, en passant par le rock ou la pop. Les cinq participants plébiscités par les internautes ont été rejoints par cinq autres candidats sélectionnés par un jury d'experts pour une finale qui aura lieu samedi à 22 h 30.

Cette procédure, inventée par les Espagnols qui n'ont pas remporté l'Eurovision depuis 1969 et sont arrivés 20e sur 24 en 2007, a été pervertie par quelques malins. Des cracks de la Toile ont créé des boîtes mail factices pour pouvoir voter en masse pour les candidats les plus ridicules ou caricaturaux. Le premier, El Gato, pas franchement présentable avec sa Bicicletera, a été éliminé pour fraude. Accède à la finale, avec 109 995 votes, Rodolfo Chikilicuatre qui, déguisé en Elvis bas de gamme, nous invite à danser une chorégraphie reggaeton très personnalisée, le Chiki Chiki. Et, comme il l'affirme, «Zapatero Rajoy et Chavez le dansent aussi, tout comme sa femme, la petite culotte à la main». Cette chanson de mauvais goût est l'oeuvre de Andreu Buenafuente, humoriste qui présente un talk-show sur la Sexta, dernière née des chaînes privées espagnoles, et est chantée par l'un des collaborateurs de l'émission. Bien ennuyée d'être représentée par quelqu'un d'une chaîne concurrente, la RTVE a tout de même maintenu l'organisation de la finale. Verdict dimanche vers 1 heure du matin.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus