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Libération

Facebook, le réseau qui valait 10 milliards

Un groupe d'investissement russe a versé 200 millions de dollars au réseau social américain contre 1,96% de son capital.
par Alexandre Hervaud
publié le 27 mai 2009 à 13h01

Combien vaut Facebook, le réseau social créé par Mark Zuckerberg aux 200 millions de membres de par le monde ? Si l'on en croit les chiffres communiqués hier à l'occasion de l'arrivée d'un groupe d'investissement russe dans le capital de Facebook, le site est estimé à 10 milliards de dollars. Rien que ça. Digital Sky Technologies (DST), le groupe en question fondé à Moscou en 2005, a en effet déboursé 200 millions de dollars pour obtenir 1,96% du capital de l'entreprise américaine. DST compte également racheter des actions d'employés de Facebook -s'ils le souhaitent- à hauteur de 100 millions de dollars, mais pas avant cet été. Facebook a précisé dans un communiqué que DST, tout comme la plupart des récents investisseurs, ne sera pas représenté au conseil d'administration de Facebook.

Ce qui n'était, il y a encore quelques années, qu'un simple projet de trombinoscope en ligne pour étudiants d'Harvard serait donc évalué à 10 milliards de dollars. Si pour beaucoup d'observateurs, cette estimation paraît totalement surévaluée, on peut toutefois noter qu'en l'espace de deux ans, la valeur supposée du réseau a tout de même baissé d'un tiers. Ainsi, en 2007, Microsoft permettait au site de respirer un grand coup en offrant 240 millions de dollars contre 1,6% du capital , évaluant ainsi Facebook à 15 milliards de dollars. La crise financière, la remise en cause du modèle économique, le bouleversement du marché publicitaire et les coûts grandissants de fonctionnement sont passés par là...

«Plusieurs entreprises nous ont approchés, mais DST s'est imposé grâce à la perspective mondiale qu'ils nous apporte, conforté par la croissance impressionnante et la réussite financière de leurs investissements» , a déclaré Mark Zuckerberg, le jeune patron de Facebook. Le New York Times rappelle ainsi que l'expérience dans le micropaiement de certains sites estampillés DST, comme Mail.ru, pourrait inspirer Facebook, plutôt à la traîne en la matière. Pour le Daily Telegraph , un système de micropaiement devrait être très séduisant «pour encourager les consommateurs touchés par la récession à débourser, même s'il y aura toujours un nombre surprenant de gens prêts à payer pour des cadeaux virtuels – ce qui ne constitue pas un modèle économique» .

Longtemps habitués au tout-gratuit, les utilisateurs tendraient en effet à consentir à quelques dépenses réduites pour certaines applications, comme le montre le succès insolent de l'AppStore d'Apple pour les possesseurs d'iPhone. Plus rémunérateur pour l'instant – et sans doute encore pour longtemps-, la publicité reste malgré tout l'apport principal de revenus. Convaincre les annonceurs en ces temps troublés reste donc l'objectif vital pour le site dont 70% des utilisateurs sont situés en-dehors des Etats-Unis, où Myspace est encore -plus pour longtemps- le principal réseau social.

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