Facebook : les «quelques ennemis» de Zuckerberg ne lâchent pas l'affaire

par Virginie Malbos
publié le 14 avril 2011 à 18h54
(mis à jour le 15 avril 2011 à 0h26)

«J'ai récemment rencontré deux étudiants ici à Harvard qui prévoient de lancer un site très similaire au nôtre. [...] J'ai bloqué leur avance pour le moment» . L'email sonne comme un aveu. Alors qu'il y a quelques mois encore, le directeur de la stratégie de Facebook regrettait une vision «négative et erronée» du film de David Fincher , voici qu'aujourd'hui il a de nouveau du pain sur la planche pour redorer l'image de Mark Zuckerberg.

En cause: une douzaine d'emails rendus public mardi, via le site de Business Insider , par Paul Ceglia. Ils viennent soutenir la seconde plainte déposée par l'ancien collègue de Zuckerberg - la première datait de juillet - qui considère avoir le droit à «50% de la valeur totale des intérêts de Zuckerberg» dans le site.

Ce premier courriel, daté du 22 novembre 2003, désigne ainsi clairement les frères Winklevoss, qui avaient engagé Zuckerberg pour réaliser leur projet de réseau social : ConnectU. Considérant avoir été volés et trompés, ils avaient conclu un accord amiable en 2008, comportant une indemnisation estimée à 65 millions de dollars. Avant de contester ce montant, considérant que la valeur de l'entreprise avait été sous évaluée. Les jumeaux avaient donc engagé une procédure afin de pouvoir bénéficier d'un nouveau procès qui s'est conclu lundi par un refus de la cour d'appel. «Les Winklevoss ne sont pas les premiers plaignants confrontés à un concurrent qui a mieux réussi qu'eux et à essayer ensuite d'obtenir en justice ce qu'ils n'ont pas obtenu sur le marché. Il vient un moment où il faut mettre fin à un litige. Ce moment est venu » ont estimé les juges. De leur côté, les frères ont affirmé vouloir faire appel.

Mais pour Paul Ceglia, cet email est probablement le plus anecdotique de la douzaine présentée. Les autres révèlent l'histoire de Facebook, et l'investissement de 1 000 dollars de Paul Ceglia pour mettre le site sur pied. Un accord aurait également stipulé que l'homme posséderait 50% du capital du site et 1% par jour de retard, soit au final près de 80%. Zuckerberg aurait ensuite proposé de rembourser ses dettes pour revenir à un accord 50/50. Sans pour autant s'exécuter.

[...] J'espère que nous arriverons à régler nos différends. Je vois que j'avais tort et je suis vraiment désolé d'avoir agi de la sorte.

Donne-moi ton adresse et je t'enverrai tes 2000$ pour te dédommager, plus si cela peut restaurer nos rapports professionnels. C’est à nouveau l’été et je n’ai toujours pas le temps de développer notre site, je sais que j’avais promis de le faire, mais d’autres choses sont arrivées et je suis en Californie pour travailler pendant les vacances. [...]

Facebook n'a pas tardé à réagir. Orin Snyder, avocat du réseau social attaque: «Il s'agit d'un procès frauduleux intenté par un repris de justice, et nous avons hâte de nous défendre au tribunal. Depuis le début, nous disons que les affirmations de cet escroc sont ridicules, et cette nouvelle plainte ne vaut pas mieux.»

Pour autant, nombreux sont ceux qui croient à la véracité de ces mails. Du côté de Business Insider par exemple, on estime qu'ils «ne semblent pas être des faux» , en ajoutant que Paul Ceglia, impliqué en 1997 dans une affaire de fraude, est défendu par un célèbre cabinet d'avocats qui ne se lancerait pas dans une telle affaire sans preuve crédible.

Un point de vue que ne semble pas partager la chaîne NMA, émettant à Taïwan et qui signe une animation digne du Pulitzer.

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