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Libération

«Faire remonter les histoires qui vont avec les morceaux»

par Sophian Fanen
publié le 9 avril 2012 à 16h22

Yves Riesel est le fondateur de Qobuz , une plateforme de vente de musique en ligne et de streaming riche en contenu éditorial sur la musique. Il est également membre du conseil du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) et travaille au développement futur de Qobuz, intimement lié aux métadonnées.

En tant que diffuseur de musique, comment jugez-vous la richesse des métadonnées qui vous sont fournies aujourd’hui?

Cela reste d'une extraordinaire médiocrité, principalement parce que les gros services, qui dominent le secteur depuis ses débuts, n'ont pas été actifs sur ce problème. Le service d'Apple, iTunes, s'en cogne, par exemple. Du côté des labels, également, on a entendu pendant longtemps des réflexions du genre: «Les cons qui téléchargent, donnons-leur le minimum.» Du coup, les informations sont pauvres, manquantes voire fausses, les métadonnées sont faites n'importe comment.

Pourtant, le sujet est au cœur de tous les développements futurs…

Oui. Le XXe siècle s’éloigne de nous, mais l’envie de redécouvrir en permanence sa musique est très forte. Les technologies que nous avons aujourd’hui à notre disposition permettent d’apporter à la musique un environnement d’une richesse inouïe, un vrai supplément. Dans ce sens, nous travaillons pour que sur Qobuz, la carrière de chaque artiste soit reconstituée et accessible date par date, disque par disque, chanson par chanson. Il ne s’agit pas de donner un livret à lire en PDF, mais d’inventer autre chose. Et ce sont les métadonnées qui permettent de construire cette histoire, selon l’envie d’un auditeur. Je veux faire remonter les histoires qui vont avec la musique.

Comment comptez-vous réaliser ce travail de titan ?

L’idée est de faire appel aux volontaires sur le principe d’un wiki. Nous fournissons les tuyaux, et un spécialiste de Juliette Gréco, par exemple, va venir y partager son savoir. Ce projet, que nous appelons «Leporello», est en test et doit être lancé d’ici à la rentrée.

Paru dans Libération du 6 avril 2012

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