Financièrement, la pomme a la pêche

par Christophe Alix
publié le 27 janvier 2010 à 17h26

Publiés en fin de semaine dernière, les résultats de Google étaient «extraordinaires» , d'après son PDG, Eric Schmidt. Ceux publiés hier par Apple, qui devance désormais le moteur de recherches en capitalisation boursière, sont quant à eux «les meilleurs qu'on ait jamais vus» , aux dires de son directeur financier.

En ce début d’année, les géants de la high-tech américaine rivalisent de records. Et Apple, qui devrait mettre fin demain à des semaines de rumeurs en annonçant officiellement le lancement de sa nouvelle tablette tactile (lire ci-contre) n’est pas en reste pour vanter une fin d’année qui constitue à ce jour le meilleur trimestre de ses trente-quatre années d’existence.

Avec un chiffre d'affaires en hausse de 32% sur un an et un bénéfice bondissant de 49% à 3,378 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros), Apple a largement dépassé les attentes des marchés. Depuis 1997, et le retour à sa tête de Steve Jobs, son fondateur, Apple a sextuplé sa valeur boursière et gagné plus de 150 milliards de dollars de capitalisation. Une «création de valeur», comme disent les financiers, qui fait de l'inventeur du Macintosh le meilleur patron du monde, selon la Harvard Business Review .

«Surprenants» , de l'aveu même de Steve Jobs, ces résultats réalisés pour 58% à l'étranger permettent à la firme de Cupertino de franchir le cap des 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires en rythme annuel. Soit environ deux fois celui de Google et plus très loin des 58,4 milliards du leader mondial de la micro-informatique, Microsoft.

L’activité a été principalement ­tirée vers ces sommets par les ventes de l’iPhone, qui ont doublé sur un an pour atteindre 8,7 millions d’exemplaires (plus de 42 millions d’unités depuis sa sortie, à l’été 2007). Ce smartphone connaît actuellement la plus forte croissance de son segment et représente 17,1% de parts de marché, juste derrière le BlackBerry de RIM (20,8%). Les ventes d’ordinateurs Macintosh sont également à la hausse, avec 3,36 millions d’unités sur un an, en progression de 33 %. Une conséquence de l’effet «halo», comme on l’a appelé chez Apple où l’on explique que les succès remportés par l’iPod, puis maintenant l’iPhone, poussent de nombreux utilisateurs à passer au Mac. Un effet de contagion très perceptible dans les achats de portables où la progression d’Apple est la plus forte.

Si les ventes de baladeurs iPod se sont un peu essoufflées (-8%), à 21 millions d’unités, celles de l’iPod Touch – le baladeur tactile haut de gamme de la marque, connecté à Internet mais qui ne permet pas de téléphoner – sont en forte hausse (+ 55%). ITunes, le premier disquaire du nouvel âge numérique dématérialisé poursuit également sa croissance, avec une hausse de ses ventes, plus modeste, de 14% sur un an. Celles de logiciels et de services sont en revanche en léger retrait, à - 3%. Enfin, les applications de l’Apple Store – auquel donnera accès la nouvelle tablette iSlate –, bien que pour la plupart gratuites, enregistrent un chiffre d’affaires en légère hausse. Au nombre de 100 000, ­elles pourraient être un relais de croissance puissant pour Apple, qui prélève 30% de commission sur chaque programme vendu.

Paru dans Libération du 27 janvier 2010

De notre correspondante à Los Angeles

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