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Libération

Free Mobile en bonne voix mais données en rade

par Camille Gévaudan
publié le 21 juin 2012 à 12h21
(mis à jour le 21 juin 2012 à 12h21)

Au mois de mars, on ne comptait plus les problèmes techniques qui perturbaient le réseau tout neuf de Free mobile : encombrement entre 18h et 20h, méga-panne qui a empêché 2 appels sur 3 d'aboutir durant une journée entière... Des dizaines d'abonnés (ou des centaines ?) en ont profité pour fuir l'opérateur qu'ils venaient à peine d'adopter. Puis la situation s'est peu à peu améliorée... Mais Free ne semble toujours pas avoir égalé le niveau de ses concurrents historiques.

Ce sont en tout cas les conclusions du magazine Capital , qui a commandé des tests de performance au cabinet Directique (déjà auteur de relevés sur le réseau Free pour l'Autorité de régulation des télécoms, l'Arcep). Capital estime notamment que Free mobile «reste très en retard sur la qualité» de la navigation internet mobile, avec des débits faibles et des téléchargement lents.

Capital indique que son prestataire a effectué «plus de 3600 tentatives de téléchargements d'un fichier de 2 mégaoctets» dans les villes de Paris et Lyon, pendant une semaine à la fin du mois de mai. Et «c'est la déception: une fois sur dix, le téléchargement a échoué» , contre un taux d'échec de 1% chez les autres opérateurs. Pas mieux du côté du débit de connexion : «Quand le téléchargement aboutissait, il prenait plus de 20 secondes dans 68% des cas, contre 13% chez Orange» .

Les chiffres sont «mauvais quelles que soit les antennes empruntées: celles de Free (qui couvrent 31% de la population) comme celles d'Orange, que Free loue en attendant de couvrir toute la France» , rapporte Capital . Selon un cadre d'Orange interrogé par le magazine, ces faiblesses s'expliquent par la saturation des passerelles qui font le lien entre les deux réseaux : «En décidant au dernier moment de lancer son forfait à 2 euros, Free a explosé ses prévisions de trafic» .

Du côté des appels, en revanche, le nouvel opérateur est en net progrès car il a commandé de nouvelles passerelles d'interconnexion. Le test de Capital consistait à lancer 2500 appels, toujours à Paris et à Lyon. Bilan : «le taux d'échec des appels a chuté de 46% à 2,9% entre 18 heures et 21 heures, et de 32% à 2,4% en général.» La direction d'Iliad, la maison-mère de Free, se dit fière d'avoir «quasiment rejoint le niveau des trois autres opérateurs» sur ce point.

Les mesures de qualité sur l'Internet mobile satisfont moins l'opérateur, qui a fait part à l'AFP de ses «gros doutes sur la méthodologie» : les mesures de test auraient été réalisées avant l'ouverture de nouvelles passerelles. Quoi qu'il en soit, Maxime Lombardini, le numéro 2 de Free, promet de «continuer à ajouter des liens d'interconnexion» pour améliorer les conditions de surf.

(avec AFP)

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