Free face à des pressions de troisième génération

Christine Albanel pose comme condition à l'obtention éventuelle d'une licence 3G la suppression d'un service de téléchargement.
par Sébastien Delahaye
publié le 15 octobre 2007 à 15h40
(mis à jour le 15 octobre 2007 à 16h56)

Le fournisseur d'accès français Free, dont la maison-mère Iliad s'est vue refuser la semaine dernière l'attribution d'une nouvelle licence de téléphonie mobile 3G, est au coeur d'un bien étrange imbroglio. Le 30 juillet dernier, l'entreprise française avait déposé à l'ARCEP, l'autorité de régulation, son dossier de candidature pour une quatrième licence de téléphonie mobile 3G. Actuellement, et depuis des années, seules trois entreprises disposent en France d'une telle licence: Orange, SFR et Bouygues. Une situation oligopolistique que souhaitait briser Iliad. Mercredi, l'ARCEP a finalement rendu sa décision, refusant le dossier d'Iliad au motif que l'entreprise refuse de payer cash les 619 millions d'euros de la licence. La ministre des Finances Christine Lagarde avait alors indiqué peu après que « toutes les options sont ouvertes » , laissant encore espérer Free.

Mais le lendemain, lors d'un rendez-vous avec Maxime Lombardini, DG de Free, la ministre de la Culture Christine Albanel a fait entendre un tout autre son de cloche. Autrement dit, elle a «manifesté sa réticence face aux nouvelles caractéristiques du service de partage de dossiers volumineux de Free» (lire notre article) et «demandé la restriction effective de l'accès à ce service à des communautés fermées, voire sa suppression pure et simple.» Et, bien entendu, Albanel indique que «l'engagement tangible de Free dans la lutte contre le piratage est un prérequis essentiel à l'examen de leur dossier» pour la licence 3G. Un dossier, fait de critères techniques et économiques, qui est pourtant du ressort du ministères de Finances, et pas de celui de la Culture.

La service de téléchargement de Free, dont les capacités ont été augmentées il y a quelques semaines, avait fait parler de lui au début du mois, quand deux associations de gestions de droits (la SPPF pour la musique et l'Association des Producteurs de cinéma) avaient accusé Free d'incitation à la «piratererie de masse» . Cette fois, c'est la Sacem qui a annoncé soutenir la position de Christine Albanel. Le service ( dl.free.fr ) permet effectivement de mettre en ligne de très gros fichiers, comme des films et des jeux vidéo, et de les partager avec d'autres personnes. Free est toutefois loin d'être le seul sur ce créneau, puisque son concurrent Neuf fait de même, ainsi que de nombreux sites web dans le monde. Et, comme pour le peer-to-peer, le service n'a rien d'illégal en soi. Joint par nos confrères de PC Inpact , Free a déclaré n'avoir aucune intention de couper l'accès à dl.free.fr suite à la gaffe de la ministre de la Culture.

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