Gallimard rejoint le front anti-Google

par Andréa Fradin
publié le 31 mars 2010 à 18h29

La machine judiciaire est en marche. Après le groupe La Martinière, le Syndicat National des Editeurs (SNE) et la Société des gens de lettres (SGL), c'est au tour de Gallimard d'attaquer Google sur le terrain miné de la numérisation des livres. «Nous allons à la bataille à notre tour, avec certains de nos confrères» , a déclaré Antoine Gallimard, PDG des éditions du même nom, à l'occasion d'un débat organisé au Salon du Livre de Paris. Les confrères en question seraient les éditions Albin Michel, Flammarion et Eyrolles.

Voilà près de cinq ans que le géant de Mountain View a démarré son entreprise colossale de numérisation des ouvrages: plus de douze millions de volumes auraient ainsi déjà été traités. Mais l'efficacité redoutable de Google n'est pas sans poser de problèmes, notamment en France. En juin 2006, La Martinière, bientôt rejoint par le SNE et la SGDL, a ainsi porté plainte contre Google; procès remporté le 18 décembre dernier par les éditeurs. Condamné à verser 300000 euros de dommages et intérêts à La Martinière, Google ne s'est pas avoué vaincu et a fait appel du jugement. Ce n'était donc qu'un premier round, mais qui reste extrêmement symbolique.

Interrogée à la suite de cette décision, Valérie Barthez, juriste à la SGDL estimait qu' « avec ce jugement, tout auteur ou éditeur titulaire de droits qui constatera la numérisation et la mise en ligne d'un ouvrage sans son accord pourra engager une procédure comparable contre Google » . Trois mois après, c'est donc ce que s'est décidée à faire la maison Gallimard, qui reproche à Google de ne pas avoir tenu ses promesses en continuant «sa numérisation sauvage» . «En début d'année, quelques contacts avec Google nous avaient laissés espérer une évolution favorable sur ce dossier, mais rien n'a changé finalement» , a également confié le PDG du groupe, repris dans les pages de Livres Hebdo .

Soutenant la décision de Gallimard, le président du SNE Serge Eyrolles a tenu à préciser que si cette action judiciaire est similaire à celle lancée par La Martinière, la procédure est «reprise à zéro» et «indépendante de l'appel précédent» .

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus