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Libération
Critique

Giallo, la police ?

Trois œuvres cultes du genre disponibles en DVD.
par Malik Boutebal
publié le 3 mars 2010 à 0h00

Un maniaque sexuel neutralise de jolies femmes à l’aide d’un venin paralysant puis les torture et les tue, forcément à l’arme blanche. Un giallo canonique, avec détective en pleine crise existentielle, inconnu(e) ganté(e) dont les meurtres tiennent du workshop d’art contemporain, fausses pistes à la pelle, victimes sorties d’agence de mannequins et caméra s’autorisant toutes les prouesses techniques. La B.O. est signée Morricone qui, comme Stelvio Cipriani ou Bruno Nicolai, a contribué par sa musique à attirer les cinéphiles vers un genre originellement confidentiel.

La fille d'un avocat est tourmentée par des rêves orgiaques. Dans un de ses cauchemars, elle commet un crime devant un couple de hippies. Quelques jours plus tard, elle apprend qu'une de ses voisines a été assassinée dans des circonstances identiques à celles de son rêve. Premier succès italien de Fulci, Lucertola entremêle rêve et réalité dans des scènes chocs (notamment une attaque de chauve-souris citant les Oiseaux de Hitchcock et reprise par Argento dans Suspiria). La séquence de cauchemar façon Francis Bacon rappelle que la logique narrative du giallo se nourrit de références picturales.

Une amnésie a effacé trois jours de la vie d'une traductrice. Avec pour seul indice le nom d'une île mystérieuse, elle entreprend un voyage qui, de rencontres en rêves et à travers les souvenirs d'un curieux film de science-fiction (avec Klaus Kinski !), doit lui permettre d'élucider le dédoublement de personnalité dont on l'accuse. Porté par la photographie de Vittorio Storaro (Apocalypse Now) et l'interprétation de Florinda Bolkan, cet Orme  de Luigi Bazzoni, passé inaperçu à sa sortie et pendant longtemps introuvable, est un des rares gialli conciliant angoisse et émotion véritable.

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