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Give me 5 pour l'HTML

Les dernières versions des navigateurs introduisent peu à peu les fonctions du nouveau langage de l'Internet : HTML 5.
par Thibaut Charron
publié le 18 juin 2009 à 17h32
(mis à jour le 21 janvier 2010 à 14h46)

Va-t-on assister à une révolution intra-web, ou du moins une grande évolution ? Apple a lancé la nouvelle version de Safari, son navigateur maison, lors de sa keynote de début de mois . Mozilla commence aujourd'hui à distribuer la première version de Firefox 3.5 en Release Candidate 1. Le point commun de ces deux navigateurs ? Ils sont compatibles avec un bon nombre de standards qui seront utilisés pour l'HTML du futur, le 5ème du nom.

L'HTML (pour HyperText Markup Language), c'est un peu ce qui forme et ce qui met en place tout ce que vous voyez sur le Web. Il a été inventé à la fin des années 80 et a principalement amené l'hypertexte , permettant les liens, qui a été à l'époque une petite révolution. Mais maintenant, lier des documents entre eux ne suffit plus. La mise en forme de ces documents est indispensable, il faut intégrer du Rich media (images, sons, vidéos...) à ses pages, relier les données entre elles et afficher des résultats dynamiques... L'HTML est devenu le langage pauvre du Web, étant largement appuyé par les CSS, AJAX, Javascript et autres PHP. Que va changer HTML 5 ?

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Pour faire simple, le nouveau langage actuellement développé et régulé par le World Wide Web Consortium, qui fait autorité en matière de standards du Web, fera un premier pas vers le Web dit « sémantique ». Exemple (déjà effectif avec les versions bêtas de Firefox 3.5) : sans aucun lecteur Flash (amené par un plugin de support fourni par Adobe), les vidéos de cette page de démonstration sont lues nativement par le navigateur, grâce à la balise . Ces vidéos sont d'ailleurs en format .ogg, libre et open-source. Alors qu'auparavant de nombreuses lignes de code étaient nécessaires pour intégrer un lecteur Flash, une simple adresse vers un fichier vidéo encadrée par ces balises permettra désormais aux navigateurs de faire profiter directement de la ressource à l'utilisateur. Le Web « sémantique », c'est l'interprétation directe par la machine de différents contenus marqués comme tels.

Autres avancées pressenties pour l'HTML 5 : la sauvegarde des données sur la machine de l'utilisateur, permettant de ne pas envoyer ses informations sur un serveur distant pour les traiter et de travailler (en partie) sans connexion sur un site comme Google Doc, ou le glisser-déposer entre le navigateur et le système d'exploitation, remplaçant ainsi le récurrent bouton « Parcourir » pour envoyer un fichier.

Le problème de l'évolution de l'HTML est le suivant : pour qu'une évolution soit profitable aux sites qui l'emploient, il faut que les utilisateurs utilisent un logiciel capable d'en profiter. Or, Internet Explorer est à la fois le navigateur le plus utilisé, malgré les montées des navigateurs alternatifs comme Opéra, Firefox ou Safari, et le moins à la page en ce qui concerne les standards et les innovations du Web, malgré ce qu'aimerait nous faire croire Microsoft . Si les internautes utilisent majoritairement un navigateur non-compatible HTML 5, cela n'incitera pas les développeurs de sites à utiliser la nouvelle norme. Et si il n'y a que peu de sites utilisant cette nouvelle norme, cela n'incitera pas les navigateurs à se mettre à jour... La boucle est bouclée, dans le sens négatif, malheureusement. Le mouvement risque donc d'être long.

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