Google Wave au bout du rouleau

par Andréa Fradin
publié le 5 août 2010 à 12h22

«Wave n'a pas eu autant d'utilisateurs que nous l'aurions souhaité.» C'est par cette explication toute prosaïque qu'un responsable de Google, Urs Hölzle, a annoncé mercredi soir sur le blog officiel de la boîte californienne, l'abandon de Google Wave. Une décision qui n'est pas tout à fait une surprise, vu la désaffection du public pour le service de Google, mais qui incarne plus que jamais les difficultés de Mountain View à percer dans l'Internet social.

Google Wave ne sera néanmoins pas totalement arrêté, a indiqué Urs Hölzle, du moins pas dans l'immédiat, seul le développement du projet en tant que «produit indépendant» est suspendu. «Nous garderons le site au moins jusqu'à la fin de l'année et utiliserons la technologie pour d'autres projets» , a-t-il ajouté. Son code et certaines de ses fonctionnalités devraient rester disponibles en open source.

Rappelez-vous, en mai 2009, Google Wave est lancé en version beta et seuls quelques privilégiés peuvent alors jeter un oeil à ce service qui se veut révolutionnaire. A la fois messagerie, discussion instantanée et traitement de texte en temps réel, Google Wave enthousiasme les observateurs et les internautes, qui vont jusqu'à vendre à prix d'or sur eBay les précieux sésames qui permettaient de «rejoindre la vague» , nous rappelle Mashable . Mais malgré quelques personnes séduites par l'innovation, de nombreux utilisateurs se plaignent rapidement de la maniabilité réduite de Wave, et quittent le navire.

_ Un an plus tard, Wave abandonne le système d'invitation et s'ouvre au monde... sauf que le monde ne semble plus avoir d'intérêt pour Wave. A l'occasion de ce nouveau lancement, qui marquait aussi le premier anniversaire de la vague, Ecrans a sollicité Lars Rasmussen , à l'origine de ce service, mais également du plus fortuné Google Maps. Nous étions alors étonné de l'enthousiasme un poil guindé et de la langue de bois du créateur de Wave: se doutait-il déjà à l'époque du sort de sa création ? Sceptique sur la pérennité de Google Wave, face aux nombreux autres projets de la firme californienne, nous lui avons demandé si le service était toujours prioritaire. «À Google , avait alors répondu Lars Rasmussen, nous avons plein de projets sur lesquels nous travaillons en même temps, et cela ne signifie pas que certains produits ou initiatives ont la priorité sur d'autres. » Peu d'éléments de réponse dans cette réplique, mais un silence évasif qui en dit long.

Wave, Buzz: deux noms, deux échecs cuisants pour Google, qui tente sans grande réussite jusque là, à prendre le train de l'Internet social depuis longtemps en marche. Orkut, prospère en Inde et au Brésil, mis à part, Mountain View peine en effet à percer dans ce domaine, toujours pré carré de Facebook. Reste Google Me, prochaine incursion supposée de Google dans le communautaire.

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