Google accepte un modérateur pour discuter avec la presse

publié le 6 novembre 2012 à 13h28
(mis à jour le 6 novembre 2012 à 13h28)

Google souhaite l'intervention de toute personne qui pourrait faciliter le dialogue avec les éditeurs de presse, a indiqué ce matin l'un de ses représentants à Paris, répondant à une proposition gouvernementale .

Le groupe américain refuse la revendication des éditeurs de presse français qui veulent lui faire payer des «droits voisins» du droit d'auteur car ils reprochent au moteur de recherche de réaliser d'importants bénéfices publicitaires en se contentant simplement de référencer leurs titres. La porte-parole du gouvernement (Najat Vallaud-Belkacem) a donc proposé la nomination d'un médiateur. «À ce stade, nous voulons donner toute sa chance à la négociation directe entre l'entreprise et la presse et pour cela le gouvernement est même disposé à proposer le nom d'un modérateur qui puisse accompagner ces échanges» , avait indiqué la semaine dernière Najat Vallaud-Belkacem.

«Nous sommes favorables à toute personne qui pourrait aider au dialogue entre nous et les éditeurs» , a répondu la directrice des relations institutionnelles de Google France, Alexandra Laferrière, au colloque NPA Conseil Le Figaro. Interrogée sur le nom de l'éventuel médiateur qui pourrait être nommé par le gouvernement, Mme Laferrière a affirmé n'avoir «pas d'information» à ce sujet. Elle a ajouté que le groupe américain a toujours été «dans une logique de négociation et de collaboration» , tant «avec les ministres concernés» qu'avec les organismes de presse. Google a «rencontré en octobre les représentants» des éditeurs et des pure players et «il y a à l'agenda d'autres réunions prévues avec eux» .

François Hollande, qui a reçu il y a une semaine le patron de Google , Eric Schmidt, avait estimé qu'une loi pourrait «intervenir si nécessaire» pour faire payer une taxe au géant de l'internet dans l'hypothèse où des négociations avec les éditeurs de presse n'aboutiraient pas d'ici la fin de l'année.

«Nous avons toujours dit que nous ne sommes pas favorables à la création de ce genre de loi, qui serait néfaste pour les internautes et les éditeurs eux-mêmes. Nous renvoyons vers les éditeurs un trafic substantiel, nous sommes apporteurs de trafic et d'affaires» , a rappelé Mme Laferrière. Elle a tenu à souligner que le site Google News «ne fait pas de publicité» et évoqué le fait que les é «diteurs et les pure players se sont dissociés sur le sujet» d'une taxation.

La presse est en effet divisée sur la question, les médias traditionnels y sont favorables et estiment que leurs articles contribuent à drainer du trafic vers le géant du net, quand les pure players (œuvrant uniquement sur internet) sont contre, craignant une dépendance économique (lire, à ce sujet, la tribune de trois journalistes de «pure players» parue dans Libération ).

«Le siège européen de Google n'est pas une boîte aux lettres»

Google est également a centre d'une polémique fiscale, après que le Canard Enchaîné de la semaine dernière a évoqué une somme d'un milliard d'euros «que la Direction générale des impôts vient de réclamer par courrier recommandé au géant américain pour quatre exercices comptables» . Une information immédiatement démentie par Google -- qui admet être sous le coup d'une investigation mais pas d'avoir reçu de notification de redressement fiscal --, puis confirmée par la Cour d'appel de Paris .

Le siège européen de Google, situé en Irlande, a rappelé ce matin qu'il n'est pas une simple «boîte aux lettres» et le groupe «investit massivement» en France. Dans l'hexagone, selon les estimations, le géant aurait ainsi réalisé en 2011 un chiffre d'affaires compris entre 1,25 et 1,4 milliard d'euros, principalement issu de l'activité régie publicitaire sur internet, mais il n'aurait reversé qu'un peu plus de 5 millions d'euros au titre de l'impôt sur les sociétés.

«La contribution de Google (à la France) ne se fait pas qu'à l'aune de l'assiette fiscale» , a-t-elle râlé. «Google investit massivement en France. 150 millions d'euros ont déjà été investis. Il y a une contribution à l'écosystème français, via un soutien aux PME et aux start-up, et aussi via l'institut culturel européen» que le géant de l'internet a installé à Paris, a rappelé la représentante de Google.

(avec AFP)

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