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Libération

Google court derrière Twitter

L’application à succès de microblogging est très convoitée.
par Christophe Alix
publié le 4 avril 2009 à 11h57
(mis à jour le 4 avril 2009 à 12h05)

Les adeptes du gazouillis (twitter en anglais) numérique vont-ils passer sous la coupe du roi Google ? D'après TechCrunch , le moteur de recherche est en négociations avancées pour racheter Twitter , à un coût qui pourrait dépasser 250 millions de dollars (185 millions d'euros), valeur «estimée» du site de microblogging. C'est bien moins que les 500 millions de dollars proposés l'an dernier par Facebook - les fondateurs se valorisaient à près de 5 milliards de dollars ! - mais une jolie somme au regard d'un site 100 % gratuit qui ne fait pas un dollar de chiffre d'affaires.

Une gratuité qui n’empêche pas Twitter, avec ses 6 millions de membres, d’être devenu la nouvelle application dont tout le monde parle dans la high-tech. Entré dans le langage courant, «twitter» consiste à raconter, en moins de 140 caractères, à vos contacts sur ce réseau social, ce que vous faites dans l’instant. Cela va du banal «j’écris un article» à des alertes très exclusives, bien avant CNN et le plus rencardé des blogueurs, lorsqu’un membre «twitte» qu’un avion d’US Airways vient d’amerrir en plein New York.

Perçu au départ comme un énième outil nombriliste pour internautes en mal de «statut», Twitter s’est mis à acquérir de la valeur lorsqu’il s’est doté à l’été 2008 d’un moteur de recherche. Alors que, sur Google, les résultats des requêtes peuvent remonter à plusieurs minutes, plusieurs heures voire plusieurs jours ou années, Twitter a inventé les requêtes en temps réel. Au moindre frémissement de l’actualité, de plus en plus de curieux se tournent vers Twitter pour s’informer à travers les conversations de ses utilisateurs.

Une killer application, à en croire le buzz de la Silicon Valley, qui n'a pas de prix pour un Google à l'affût de la moindre innovation susceptible de le prendre de vitesse. «De plus en plus, les gens twittent sur les marques au moment où ils les utilisent , écrit Michael Arrington sur TechCrunch . Pour ces dernières, ces conversations ont une grande valeur, que ce soit pour sonder ce que l'on dit d'elles ou s'adresser directement à leurs clients.»

Utilisé par un nombre croissant d’entreprises aux Etats-Unis (le fabricant d’ordinateurs Dell, le fournisseur d’accès Comcast) comme un nouveau mode de gestion de la relation client, Twitter a récemment émis l’idée de monnayer ses services auprès des professionnels. Mais son moteur de recherche pourrait demain lui permettre d’inventer un nouveau type de publicité, plus réactif, plus agressif et intrusif aussi, proposant ces produits dont on a besoin «tout de suite». De quoi ringardiser Google et ses mots-clés.

Paru dans Libération le 04/04/2009

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