Google: les «liens sponsorisés» en question

En Australie, une organisation gouvernementale s'attaque aux liens publicitaires du moteur de recherche.
par Sébastien Delahaye
publié le 12 septembre 2007 à 16h38

Fausse alerte pour Google. Lundi, le géant du net comparaissait devant un tribunal australien, pour répondre aux accusations de l' ACCC (La commission australienne de la concurrence et des consommateurs). La commission portait plainte contre Google sur la pratique des «Liens sponsorisés» dans les résultats de recherche. Ces liens, achetés par des entreprises, apparaissent sur les pages de Google. Le moteur de recherche laisse la possibilité aux entreprises de choisir avec quels mots clés ils souhaitent apparaître. Et c'est précisément ce que reproche l'ACCC à Google.

L'ACCC a été alertée en 2005 par le concessionnaire automobile Kloster Ford, qui se plaignait que son concurrent Trading Post utilise son nom dans des liens sponsorisés sur Google. Le phénomène n'a rien de nouveau (en France, l'UMP avait notamment acheté en 2006 des liens vers son site sur des mots clefs comme «Tsunami» ou «Ségolène»), mais a choqué l'ACCC. La plainte de la commission porte sur ce service de Google, mais aussi sur la façon dont les liens sponsorisés sont présentés par le moteur de recherche. Selon l'ACCC, les liens sponsorisés, affichés dans des espaces séparés, ne se distinguent pas suffisamment des résultats de recherche normaux, ce qui tendrait à augmenter la confusion des internautes.

Pour l'instant, Google n'a cependant pas même eu besoin de se défendre. Le juge en charge de l'affaire, James Allsop, a démonté le dossier monté par l'ACCC, l'estimant «opaque, répétitif et incompréhensible» . Le juge Allsop a repoussé l'audience au 4 octobre, laissant à l'ACCC le soin de clarifier sa plainte. Des procès pour utilisation frauduleuse des liens sponsorisés ont déjà eu lieu aux Etats-Unis et en France. En février 2005 notamment, la marque Louis Vuitton avait gagné son procès contre Google, obligeant le moteur de recherche à plus de vérifications dans l'utilisation des marques dans ses liens sponsorisés. En revanche, un procès portant sur la notion même de lien sponsorisé constitue une nouveauté pour Google. Une procédure que le géant n'aurait pas vraiment le droit de perdre. L'énorme majorité des revenus de l'entreprise américaine proviennent en effet de la publicité online.

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus