Google n'aide pas le PCF à sortir de la crise

par Erwan Cario
publié le 24 novembre 2008 à 18h50

Une fois l'adresse entrée, la page ne ressemble pas vraiment à ce qui était prévu. «Ce blog est actuellement en cours d'évaluation en raison d'éventuelles violations des Conditions d'utilisation de Blogger.» Pourtant, on ne voulait pas accéder à un site de partage de mp3 ou à une page sulfureuse. On voulait juste voir à quoi ressemblait www.sortirdelacrise.tv , un blog humoristique lancé par le Parti Communiste Français qui parodie les positions de l'UMP (qui devient le PUM pour l'occasion).

Un clic plus tard, sur le bouton «Traiter», et on y accède. Mais on sent bien que cette page d'avertissement n'est pas du goût des créateurs du site. «Mais pourquoi donc?, s'interrogent-ils. Pour le moment mystère. Nous attendons d'en savoir plus avant de prendre d'autres dispositions pour héberger les vidéos de cette indispensable campagne du PUM.» Frank Mouly, en charge du blog, raconte: «On a essayé de contacter Google, mais c'est très dur. Les gens à Paris sont principalement des commerciaux qui ne peuvent rien faire. On a donc dû se contenter de la procédure automatique de Blogger qui consiste à appuyer sur un bouton pour signaler qu'on existe. Mais depuis vendredi, aucune nouvelle, et on ne sait toujours pas ce qu'on nous reproche.» Effectivement, on voit mal ce site violer une des règles d'utilisation de Blogger, propriété de Google. Même si, souvent, les voies du géant de Mountain View sont impénétrables.

En effet, cette «affaire» n'est pas sans rappeler une autre qui a eu lieu début juillet aux Etats-Unis. Plusieurs blogs hébergés sur Blogger, qui s'opposaient à la candidature de Barack Obama pour le parti démocrate, s'était alors vus interdits de mise à jour ( lire l'article ). Ils étaient suspectés par la plateforme d'hébergement d'être de vulgaires blogs de spam. Pour les blogs ainsi traités, il s'agissait d'une manœuvre des partisans d'Obama (il est possible de signaler les blogs suspects en cliquant sur un bouton) pour les réduire au silence. La blogueuse Carissa Snedeker de Blue Lyon avait alors regretté la politique «coupable jusqu'à preuve d'innocence» suivie par Blogger. Ce qui l'avait conduit à changer d'hébergeur.

En attendant une éventuelle réponse de Google, qu'il espère rapide, Frank Mouly prend son mal en patience: «Ca nous a quand même un peu déconcerté. C'est une campagne humoristique qui n'est pas trop dans nos habitudes. Et on était plutôt contents de nous.»

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