Google n'en finit plus de se faire tacler pour atteinte à la vie privée

par Emilie MASSEMIN
publié le 9 mai 2012 à 18h24
(mis à jour le 9 mai 2012 à 18h27)

Après avoir écopé de 100000 euros d'amende par la Cnil en mars 2011, pour avoir collecté illégalement des données personnelles via ses Google cars, et de 25 000 dollars par la Commission fédérale américaine des communications (FCC) il y a moins d'un mois, pour entrave à enquête toujours dans l'affaire Google Maps, la firme de Mountain View pourrait mettre une fois de plus la main à la poche. D'après une information du site américain Bloomberg , le montant de l'amende infligée par l'agence américaine de régulation du commerce (FTC) -- actuellement en cours de négociations avec Google -- pourrait cette fois s'élever à plus de 10 millions de dollars.

En cause, un cookie que la compagnie aurait implanté dans le navigateur Safari pour «pister» les utilisateurs de Safari et améliorer la publicité ciblée. Un cookie est un petit fichier très simple, un simple texte en fait, qui est enregistré sur le disque dur de l'ordinateur d'un internaute à la demande du serveur gérant le site Web visité. Il contient des informations sur la navigation effectuée sur les pages de ce site. Découvert par Jonathan Mayer, étudiant à Stanford , le cookie de Google -- qui touche aussi bien les utilisateurs d'ordinateurs que ceux d'iPod et d'iPad -- a pour particularité de détourner les règles de confidentialité de Safari. Il viole les termes d'un accord signé en 2011 avec la FTC, dans lequel Google s'était engagé à demander aux internautes leur consentement explicite avant tout changement affectant le partage de leurs informations personnelles. Le texte soumettait également le groupe à un audit indépendant de ses pratiques en matière de confidentialité, tous les deux ans pendant 20 ans. « C'est un règlement très contraignant qui garantit que Google honorera ses engagements et fournira une protection forte pour la confidentialité » , avait alors indiqué la FTC.

« Nous allons bien sûr coopérer avec les fonctionnaires qui souhaitent nous poser des questions » , a indiqué le porte-parole de Google Chris Gaither dans un mail adressé à Bloomberg. De son côté, la FTC n'a pas souhaiter commenter le montant de l'amende liée à cette affaire, qu'elle qualifie de « délit injuste et trompeur » . Si cette condamnation s'avère, ce sera la première fois que l'agence américaine infligera une sanction liée au respect de la vie privée sur Internet.

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