Google se frite avec les Belges

par Aymeri Sutour
publié le 26 septembre 2006 à 17h03
(mis à jour le 18 novembre 2010 à 16h28)

Google s'est expliqué aujourd'hui dans son blog officiel sur le bras de fer qui l'a opposé à Copiepresse, la société de gestion des droits des éditeurs de la presse belge (lire l'article « La presse belge plus forte que Google » ).

Condamné en référé le 5 septembre, l'Américain s'est exécuté en publiant pendant cinq jours en une de son portail belge (du 25 au 29 septembre), l’intégralité du jugement rendu par le tribunal de première instance de Bruxelles. On y apprend que Google News ne doit pas être considéré comme un moteur de recherche mais bel et bien comme un portail d’information. Une autorisation est donc nécessaire avant de publier tout ou partie des productions d’un tiers.

Google a donc dû purger ces liens. Et, s'il ne conteste pas le jugement, il montre, ce mardi, dans son blog, une pointe d'agacement : « Si un journal ne souhaite pas apparaître sur Google News, nous enlevons son contenu de notre index. Il a juste à en faire la demande. » Déjà, vendredi, il n'était pas possible de trouver ni les fameux articles litigieux sur Google News, ni les liens (sites Internet ou références) vers les journaux affiliés à Copiepresse sur la partie moteur de recherche de Google. Une pratique considérée comme de l'intimidation par les média belges et rapidement résumé sur les forums d'internautes par un très ironique : « Si ça n'existe pas sur Google, ça n'existe nulle part. »

La longue bataille juridique qui voit triompher Copiepresse signe une victoire à même d'inspirer ou de débloquer nombre de conflits entre les éditeurs de presse et la firme américaine. Pour mémoire, Associated Presse et l'AFP ont connu des déboires similaires avec le géant californien, conflits soldés par un arrangement pour le premier et porté devant les tribunaux pour le second. Les Belges apportent donc leur pierre à l'édifice et ouvrent le feu sur le moteur de recherche. La prouesse de Copiepresse a été saluée par de nombreuses organisations similaires à travers l'Europe. Hervé Bourges, président de l'Union internationale de la presse Francophone (UPF) , a d'ailleurs initié une réflexion portant sur une alternative à la logique de Google.

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