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Libération

Google veut faire briller Chrome OS

par Camille Gévaudan
publié le 20 novembre 2009 à 14h54
(mis à jour le 24 juin 2010 à 9h49)

Le sujet du système d'exploitation pour netbooks préparé par Google, «Chrome OS», n'avait plus été abordé depuis son annonce au mois de juillet. Google l'a remis sur la table hier, à l'occasion d'un keynote pour présenter le projet un peu plus longuement, officialiser l'ouverture de son code source et faire une démonstration de sa toute première version. Quoi de neuf ? Aucune nouvelle fracassante, mais une série de précisions sur le fonctionnement de cette distribution de Linux centrée sur le web, «sans applications conventionnelles» , ressemblant finalement à un super-navigateur.

Des précisions sur la vitesse, d'abord. Compresser au maximum le temps de démarrage de l'ordinateur était la priorité de l'équipe de développement. Dans la version présentée en démonstration , dix secondes séparent l'appui sur le bouton «on» du lancement du navigateur (7 avant l'écran d'ouverture de session et 3 après). Le porte-parole de la conférence affirme «travailler très très dur pour réduire encore cette durée» . Une des multiples vidéos publiées hier par Google explique que le temps de démarrage a été réduit grâce à la suppression d'opérations superflues (concernant notamment les applications absentes de l'ordinateur) et l'exécution de tâches en parallèle pour plus d'efficacité. C'est dans la même optique que Google compte demander aux fabricants de netbooks de n'installer Chrome OS que sur des ordinateurs fonctionnant avec une mémoire flash, et donc dépourvus de disque dur. Cela devrait protéger le système des ralentissements arrivant avec l'âge des machines et dus à l'encombrement du disque.

Niveau sécurité, Chrome OS est programmé pour «se méfier des applications lancées» , en exécutant chacune d'elle dans un sandbox (bac à sable) contraignant ses relations avec les autres fonctionnalités de l'ordinateur, et limitant donc les risques d'infection par un virus informatique. Et en plus, annonce fièrement Google, Chrome OS «ne fait pas plus confiance à lui-même» et vérifie à chaque démarrage que son code n'est pas corrompu. Si c'est le cas, le système pourra effectuer de sa propre initiative une restauration à un point antérieur. L'interdiction de stocker des fichiers exécutables et d'installer des applications non prévues fera le reste en matière de protection.

Dans le super-navigateur de Chrome OS, les applications se lancent dans des onglets aux côtés des sites web. Certaines d'entre elles, comme les lecteurs de musique présentés dans la vidéo de démo (Lala, Myspace...), le chat ou le calendrier par exemple, peuvent également s'afficher en bas à droite de l'écran dans des petites fenêtres de type pop-up et le système peut gérer plusieurs bureaux virtuels.

Le site Chromium.org regroupe désormais tous les aspects du projet à son stade actuel de développement. Au-delà du code source du système d'exploitation lui-même, il contient des explications sur ses fonctionnalités techniques dans la catégorie Design docs et des captures d'écran .

D'ici à la sortie du système d'exploitation, Google affirme vouloir travailler en étroite collaboration avec d'autres projets open source tels que GNU, le Linux Kernel, Moblin, Ubuntu ou encore WebKit. Chrome OS sera distribué gratuitement aux fabricants d'ordinateurs en 2010, qui devront l'adapter à leurs machines selon les spécifications de Google. C'est pourquoi, a priori, il ne sera pas téléchargeable depuis le web pour être installé sur des ordinateurs contenant initialement un autre système d'exploitation.

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