Hadopi : Sarkozy ira «jusqu'au bout». Mais de quoi ?

Dans son allocution à Versailles, le président de la République a réaffirmé son engagement personnel dans la loi Création et Internet.
par Astrid GIRARDEAU
publié le 22 juin 2009 à 17h57
(mis à jour le 24 juin 2009 à 7h36)

A 15 heures, le président de la République, Nicolas Sarkozy, présentait son programme pour la seconde moitié de son quinquennat, devant les parlementaires réunis à Versailles. A cette occasion, le chef de l'Etat a réaffirmé son implication personnelle dans la loi Création et Internet en indiquant : «j'irai jusqu'au bout» . Mais au fait, de quoi ?

On le sait, le président aime à décrire Internet comme un espace d'irresponsabilité. Avec, au choix, deux images : far-west ou zone de non-droit. Am-Stram-Gram, ce sera «zone de non-droit». Nicolas Sarkozy s'est ainsi fendu d'un : «Comment pourrait-il y avoir dans notre société des zones de non-droit ? Comment peut-on réclamer en même temps que l'économie soit régulée et qu'Internet ne le soit pas ?» Puis, rappelant qu' «il n'y a pas de liberté sans règles» , il a insisté : «Comment peut-on accepter que les règles qui s'imposent à toute la société ne s'imposent pas sur Internet?» .

«En défendant le droit d'auteur, je ne défends pas seulement la création artistique, je défends aussi l'idée que je me fais d'une société de liberté où la liberté de chacun est fondée sur le respect du droit des autres a t-il poursuivi. C'est aussi l'avenir de notre culture que je défends, c'est l'avenir de la création. Voilà pourquoi j'irai jusqu'au bout»» .

On sait que son engagement personnel dans l'affaire a pu l'emmener loin. Jusqu'à envoyer une lettre à José Manuel Barroso , le président de la Commission européenne, pour lui demander de rejeter l'amendement 138. Mais il y a dix jours, les Sages ont sévèrement censuré la loi Création et Internet, notamment le système de riposte graduée, pièce maitresse de la loi. Et si l'homme a de la réserve, aujourd'hui, on ne voit plus très bien au bout de quoi il peut aller. Ni comment.

Le nouveau projet de loi, qui doit compléter la partie sanctions du texte promulgué, sort tout juste des mains du Conseil d'Etat, qui vient de rendre son avis. Il passera ce mercredi en Conseil des ministres, pour une première lecture à l'Assemblée nationale la semaine du 6 juillet, nous indique t-on au ministère de la Culture.

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