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Libération

Indice de l’inflation : le parti prix de Google

par Christophe Alix
publié le 15 octobre 2010 à 11h30

«Organiser les informations à l'échelle mondiale dans le but de les rendre accessibles et utiles à tous.» La «mission» de Google, comme l'appelle l'omniprésent moteur de recherche, vient de trouver un nouveau débouché. Le groupe américain est en train d'élaborer un indice de l'inflation, intitulé «index des prix Google» , à partir de sa gigantesque base de données collectant, entre autres, les prix des biens commercialisés en ligne. Comme l'a expliqué Hal Varian, l'économiste en chef du géant américain, le moteur de recherche aurait les moyens, non pas de faire mieux que les instituts de statistiques, mais d'être bien plus rapides qu'eux. Alors que leurs indices ne sortent qu'une fois par mois et avec plusieurs semaines de décalage, Google serait capable, d'après Hal Varian, de «prédire le présent» à partir de son indice actualisé en temps réel.

D'après leurs premiers résultats, les prix ont suivi «une tendance clairement déflationniste» sur Internet depuis Noël aux États-Unis. Cette baisse est l'une des préoccupations majeures des investisseurs américains, qui craignent que ce phénomène ne tue la reprise. Dans le même temps, l'indice officiel (IPC) a augmenté de 0,9%, en excluant l'énergie et les denrées alimentaires. Cet écart constitue la principale limite de l'«e-indice». A la différence de l'IPC qui panache tous les produits de consommation courante, Google se concentre sur les biens vendus sur Internet. De 40% dans le calcul de l'IPC, le poids de l'immobilier tombe à 18% dans l'indice Google. A l'inverse, celui-ci montre une «bonne corrélation» avec le chiffre officiel pour les biens d'équipement comme l'électroménager ou le high-tech.

Au-delà de cette mesure des prix, le moteur de recherche serait devenu, à l'entendre, l'outil idéal pour quantifier des phénomènes bien réels en partant de la Toile. Des pandémies comme la grippe A à la courbe du chômage… Sorte de «dis-moi ce que tu cherches, je te dirai où l'on en est.»

Paru dans Libération du 14 octobre 2010

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