Instagram : sur la pub, y aura (finalement) pas photo

par Camille Gévaudan
publié le 19 décembre 2012 à 14h58
(mis à jour le 19 décembre 2012 à 14h59)

Si Instagram a commis une grosse erreur en modifiant ses conditions d'utilisation , il faut reconnaître à son équipe une réactivité sans pareil. Vingt-quatre heures à peine après le début du scandale, Kevin Systrom, le cofondateur de l'application star du partage de photos s'est fendu d'un assez long billet de blog pour rassurer ses utilisateurs et annoncer un retour en arrière partiel.

«Nous avons très clairement entendu la confusion et la colère des utilisateurs après l'annonce des changements» , commence Kevin Systrom. Instagram, l'appli du genre la plus populaire sur iPhone et Android, vient en effet de publier une nouvelle version de ses conditions d'utilisation -- qui doit entrer en vigueur au mois de janvier -- dont un paragraphe paraît particulièrement abusif à l'égard des photographes. Détaillant la stratégie d'Instagram pour monétiser son contenu par la publicité, l'alinéa précise qu' «une entreprise ou autre entité» pourra «payer» Instagram pour «afficher votre pseudonyme, avatar, photos (ainsi que toutes les métadonnées associées), et/ou actions en ligne» dans ses bannières de pubs ou contenus sponsorisés, et ce «sans aucune compensation à votre égard» . La phrase permettrait donc Instagram, de vendre à ses partenaires l'autorisation de chiper des photos de membres pour illustrer leurs pubs.

«La formulation que nous avons employée soulevait l'éventualité que vos photos puissent être intégrées à une publicité» , reconnaît Kevin Systrom. Mais «ce n'est pas notre intention, et nous allons donc retirer les termes qui ont pu le laisser penser.» Voilà qui est rassurant. Dans la version amendée des CGU (que nous attendons de pied ferme, car on n'est jamais sûr de rien avec Facebook, propriétaire d'Instagram...), les annonceurs n'auront donc pas le droit d'utiliser pour leur compte des photos ne leur appartenant pas.

En revanche, ils pourront toujours acheter le droit de publier des pseudonymes d'utilisateurs Instagram, ainsi que leur avatar, les comptes qu'ils suivent et leur nombre d'abonnés, etc. Ces informations permettront aux marques de «promouvoir leur compte» Instagram «pour gagner plus d'abonnés» .

C'est exactement le même principe que ces publicités qui pullulent déjà sur Facebook : si l'un de nos amis a indiqué «aimer» une marque, celle-ci

de la colonne de droite pour nous inciter à lui faire part, à notre tour, de notre amour inconditionnel.

En outre Kevin Systrom prie les utilisateurs de l'application de bien vouloir croire que le «but principal [d'Instagram] est d'éviter le genre de bannières publicitaires que vous avez l'habitude de voir dans d'autres applications, et qui altéreraient le confort de navigation sur Instagram.» Rien d'agressif n'est donc prévu en termes de publicité : seuls les encarts promotionnels sus-cités sont au programme. Ce qui est déjà beaucoup -- trop --, on est d'accord.

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