Jamais sans mon mail

Aux Etats-unis, avec le développement de l'accès mobile à internet, impossible de décrocher de sa boîte mail.
par Christophe GUERIT
publié le 31 juillet 2007 à 17h10

Que fait un Américain qui rentre dans son lit après avoir couché ses enfants ? Il consulte ses mails en pyjama, si l'on en croit la dernière fournée de l'étude «Email's Addiction» . Sur commande d'AOL, l'institut Opinion Research Corporation a mené l'enquête pour la troisième année consécutive auprès de 4025 américains de 13 ans et plus, dans vingt grandes villes du pays.

Le sondage traduit avant tout l’influence du matériel portable connecté au réseau (ordinateurs, téléphones, PDA…), dont l'utilisation pour la consultation des boîtes mail a doublé depuis 2004. La majorité des sondés qui disposent de l’équipement adéquat surveillent leur courrier comme le lait sur le feu : partout, tout le temps, voire n’importe où et n’importe quand. 59% le font régulièrement depuis leur lit, 53% depuis leur salle de bain, 37% pendant qu’ils conduisent, et 12% à l’église.

Presque la moitié (40%) a déjà pris le temps de vérifier au milieu de la nuit si un peu de courrier ne leur avait pas été envoyé. Logique, puisque la même proportion conserve un appareil à proximité pendant la nuit, au cas où. Et à Washington, la capitale fédérale, six habitants sur dix profitent parfois d’un passage aux toilettes pour jeter un œil à leurs boîtes mails (82% des résidents en ont plusieurs).

De là à parler d'addiction, il y a un fossé que les sondés ne franchissent pas. Seulement 15% d'entre eux s'estiment «dépendants de l'e-mail», bien loin par exemple des adultes anglais, ouvertement accros . Difficile pourtant d''en décrocher : même en congés, 83% des utilisateurs déclarent vérifier leur boîte quotidiennement, alors que l'accessibilité au réseau est devenu un critère discriminant dans le choix des destinations de vacances.

«Email's Addiction» dresse in fine le portrait sans surprise d'un pays qui utilise le mail comme le téléphone portable : intensément, en se demandant comment on faisait avant. On objectera un échantillon biaisé (grandes villes uniquement) et une méthodologie tendancieuse (données obtenues par sondage en ligne), qui ont probablement contribué à gonfler les résultats.

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