Jim au Carrey de lui-même

par Astrid GIRARDEAU
publié le 16 novembre 2009 à 15h53
(mis à jour le 16 novembre 2009 à 19h20)

Deux toasts grillés sautent d’un arbuste doté d’yeux, nez et bouche. Un oiseau à tête humaine se balance sur une branche, dont le tronc prend racine dans la joue d’un immense visage. Là un personnage avec des bois à la place de la tête surgit, et prend le visiteur en photo. Ici, un calamar géant sort d’une fourgonnette et vient s’enlacer autour des jambes d’un homme en équilibre instable sur un pic rocheux. Des montgolfières, un phare, une lune et au centre, Jim Carrey, le visage serein, posé sur les mains.

Dès la page d'accueil, le nouveau site Internet de l'acteur américano-canadien surprend par son univers étrange et onirique, empruntant à René Magritte, Jérôme Bosch et Tim Burton. La musique d'ambiance rappelle d'ailleurs celle de Danny Elfman, compositeur attitré du réalisateur d' Edward aux mains d'argent .

Lancé peu avant Halloween, le site impressionne par ses tableaux graphiques délirants où des petites flèches blanches invitent à s'engouffrer toujours plus loin, vers plus de surprises. Etonnant, pour un acteur hollywoodien dont le dernier film, le Drôle de Noël de Scrooge , explose actuellement le box-office américain.

Le site invite avant tout à «explorer des aspects excentriques et psychédéliques de l'esprit de Jim Carrey» en déambulant. Mais, avant d'aller plus loin, il faut dire que le site, développé en flash par l'agence web californienne 65media , est regrettablement lourd. Trop lourd. Même avec une bonne connexion, il arrive qu'il bloque ou soit terriblement lent. C'est dit.

La page d'accueil propose des liens vers les quatre rubriques principales : «News», «Biographie», «Filmographie» et «Origines». Mais également vers le twitter de l'acteur , le site de la Better U Fondation , dont il est président, et vers la page MySpace de sa fille, Jane Carrey . L'intime est d'ailleurs très présent. La rubrique «Biographie» affiche de nombreuses photographies de sa femme, ses enfants, ses vacances (Jim Carrey dans les canyons, à Jérusalem…) alors que la rubrique Origines est entièrement consacrée à des images de jeunesse. Le tout est magnifiquement mis en scène, mais, étrangement, sans aucune légende. Le site semble en fait proche de l'image développée par l'homme et l'acteur : singulier, énervant, touchant, et finalement insaisissable.

Après avoir montré ses talents de jeux faciaux dans Ace Ventura et The Mask , qui lancent sa carrière au milieu des années 90, Jim Carrey enchaîne les contre-emplois. D'abord dans Disjoncté , où il endosse le rôle d'un psychopathe, puis dans The Truman show , Man in the Moon ou Eternal Sunshine of the Spotless Mind , où il force une partie de la critique, et du public, à revoir son opinion sur lui. Il étonne à nouveau avec ce site, qui, s'il reste avant tout une vitrine officielle (et donc fatalement marketing), suscite la curiosité, l'envie de découvrir, le tout avec une dimension humaine.

Paru dans Libération du 14 novembre 2009

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