Joost: Des ambitions déjà à la baisse pour la télé Internet

par Sébastien Delahaye
publié le 7 avril 2008 à 18h15

Disponible depuis près d'un an, Joost, la télé Internet imaginée par les créateurs de KaZaa et Skype, peine pour l'instant sérieusement, que ce soit pour trouver son public ou pour convaincre les ayant droits de diffuser leurs œuvres sur la plate-forme. Contrairement à Youtube, Dailymotion et autres Vimeo, Joost demande à l'internaute d'installer un nouveau logiciel pour pouvoir regarder des vidéos. Lesquelles ne proviennent que d'acteurs installés: Joost n'a rien d'une plate-forme de partage de vidéo, et l'internaute lambda ne pourra donc pas y montrer ses vidéos. Face à l'explosion des sites de vidéo communautaires, ces différences se sont transformées en handicaps.

D'où notamment l'annonce à l'automne dernier du développement d'une version de Joost qui fonctionnerait dans les navigateurs web, comme un site de vidéo classique. Hulu, par exemple, au principe de diffusion similaire à Joost (seuls quelques gros ayant droits peuvent y ajouter du contenu), et qui a réussi à attirer nettement plus de contenu récent (notamment des séries) que Joost, grâce à des partenariats avec NBC, LionsGate, Sony, WarnerBros, Universal Pictures, MGM, la NBA, la Fox... Des partenariats qu'Hulu a pu conclure en limitant sa diffusion à un seul territoire: les Etats-Unis. A l'inverse, Joost, qui vise une diffusion globale, n'a pas réussi à signer autant d'acteurs. L'annonce par le Times , hier, que Joost allait désormais se focaliser le marché américain est donc crédible, malgré le démenti exprimé quelques heures plus tard par le PDG Mike Volpi, notamment sur Paidcontent , dans ce qui ressemble à une tentative de damage control .

D'autant que Joost procède par ailleurs à des «réalignements d'effectifs» selon le Times , ce que Mike Volpi ne nie pas. Le blog GigaOm a d'ailleurs calculé que Joost s'était séparé d'environ 35 à 40 personnes, pour atteindre une masse salariale d'une centaine de personnes aujourd'hui. On est bien loin des grandes déclarations et de l'ambition d'il y a un an, quand les fondateurs de Joost, Niklas Zennström et Janus Friis, disaient vouloir «révolutionner la télévision» .

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