Mieux informée, l'Agence France Presque contre-attaque

par Aziz Oguz
publié le 25 juillet 2012 à 20h02
(mis à jour le 27 juillet 2012 à 17h04)

L'affaire qui oppose l'Agence France Presse (AFP) et sa parodie l'Agence France Presque (AFPresque) semblait avoir trouvé un dénouement en fin de semaine dernière. Après une mise en demeure de l'AFP, qui l'accusait entres autres de «contrefaçon», le compte Twitter de l'AFPresque était devenu Rédac France Presque , avait changé de logo et supprimé toutes références graphiques à l'AFP.

Mais aujourd'hui, prenant conscience qu'il a peut-être cédé un peu vite au coup de pression du géant français de l'info, l'auteur du fil AFPresque a finalement décidé de porter plainte . Pas directement contre l'AFP, mais contre le cabinet Lambert & Associés, mandaté par l'agence.

Lorsque Ecrans.fr l'avait joint la semaine dernière, le créateur de l'AFPresque nous avait dit avoir «l'impression d'être dans [son] droit» , mais ne pas avoir «les épaules, surtout financières, pour aller plus loin» , c'est-à-dire contre-attaquer sur le terrain judiciaire. À nouveau contacté aujourd'hui, il explique ce revirement par «une réaction à la méthode d'intimidation à laquelle [il a] été confronté» . «Sur le coup, j'ai vraiment flippé. En quelques heures, j'ai répondu à toutes leurs demandes (fermer le site qui rassemblait ses tweets et posts Facebook, changer de logo, de nom...). J'ai vraiment le sentiment d'avoir été pris pour un âne.»

Suite à la médiatisation qui a suivi la mise en demeure adressée par l'AFP, l'AFPresque a reçu les conseils de plusieurs avocats, dont ceux de Maître Christophe Londat qui le représente désormais. Ce dernier tient le site Internet Avocat-Consultation.com , où il a publié -- deux jours après le début de l'affaire -- un article « énervé » dénonçant les méthodes «discourtois[es]» , «violent[es]» , «comminatoire[s]» et «menaçant[es]» du cabinet représentant l'AFP. L'avocat reproche notamment au cabinet de conseil juridique Lambert & Associés, qui ne sont pas des avocats, d'avoir réclamé de l'argent avec une méthode qu'il qualifie de «chantage» .

C'est donc pour «extorsion» que l'auteur poursuit aujourd'hui le cabinet. D'après l'article 312-1 du code pénal , «l'extorsion est le fait d'obtenir par violence, menace de violences ou contrainte soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d'un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d'un bien quelconque» . Ce délit peut être puni de sept ans d'emprisonnement et de 100000 euros d'amende.

L'avocat de l'AFPresque n'attaque donc pas l'AFP sur son terrain -- la «contrefaçon» . Aujourd'hui, le caricaturiste veut «récupérer son nom de base» mais se dit prêt à «aménager son logo initial » .

Contactée par Ecrans.fr , l'AFP n'a pas donné suite.

Mise à jour du 27/07/2012:

Nouveau rebondissement. Rédac France Presque redevient Agence France Presque. Elle l'a évidemment annoncé via un tweet.

Pour le logo, le compte parodique l'a adapté pour s'éviter des problèmes. Pac Man fait son retour mais la couleur bleu disparait au profit du rouge. Et la lettre P est inversée.

A quand le prochain round?

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus