L'Amérique, Facebook y croît encore

par Alexandre Hervaud
publié le 14 juin 2011 à 17h59
(mis à jour le 14 juin 2011 à 18h48)

On a déjà eu l'occasion d'évoquer la difficulté d'obtenir des chiffres fiables sur le nombre de membres de Facebook, qui lorgnerait désormais du côté des 700 millions. Comme pour toute mesure d'audience en ligne, cette imprécision résulte des différents outils de mesure et de leurs méthodologies utilisées pas toujours fiables.

Depuis hier, le site Inside Facebook , qui suit avec sérieux les évolutions du réseau social créé par Mark Zuckerberg, a sorti une info reprise et commentée en masse sur les sites high tech : dans les pays anglo-saxons ayant adopté Facebook en premier, Facebook perdrait des utilisateurs, passant ainsi de 155,2 millions à 148,4 millions aux Etats-Unis. Au Canada, selon les mêmes constatations, 1,52 million d'utilisateurs auraient déserté, et plus de 100000 au Royaume Uni, en Norvège et en Russie...

Une évolution qui fait un peu tache alors que la chaîne CNBC annonce la possible entrée en bourse de Facebook en 2012, le tout pour une valorisation atteignant 100 milliards de dollars... Oui mais voilà, une fois de plus, les outils de mesure diffèrent, et Facebook n'a pas tardé à réagir sur l'air «pas si vite, on ne lâche rien (et surtout pas des membres)».

Et la firme de déclarer : «de temps à autre, nous lisons des articles affirmant que Facebook perd des utilisateurs dans certaines zones. Parmi ces rapports, certains utilisent les données extraites de notre outil publicitaire [qui permet aux annonceurs de cibler les membres du réseau selon des critères comme l'âge, la localisation, le sexe, etc., ndlr] qui fournit des estimations larges sur la portée des publicités Facebook, et qui n'a pas vocation à être une source pour analyser la croissance générale de Facebook» . Les publicitaires ouvertement lésés par les chiffres qu'on leur fournit apprécieront... Facebook poursuit, optimiste : «nous sommes satisfaits de notre croissance [...] ; plus de la moitié de nos utilisateurs actifs se connecte tous les jours» .

Inside Facebook ne s'est pas caché d'avoir utilisé des données «contestables», et a publié depuis un article mentionnant d'autres sources contradictoires (ComScore, Google Ad Planner, Quantcast...), dont certaines indiquent au contraire des hausses d'utilisateurs dans les pays cités plus tôt. Inside Facebook notait déjà dès son article initial que les baisses mentionnées dans quelques pays étaient compensées, au niveau mondial, par la hausse des inscriptions dans les pays émergents. Le nombre total de membres cumulerait ainsi à 687 millions d'utilisateurs actifs début juin, d'après le site.

L'objectif symbolique du milliard de membres semble clairement atteignable à moyen terme, mais il convient de différencier le nombre de profils créés et la fréquentation (en visites mensuelles) du site. Une fois le taux de pénétration dépassant les 50%, comme c'est déjà (ou sera bientôt) le cas dans les pays anglophones, «c'est inévitable qu'un certain nombre d'utilisateurs s'inscrivent sans être de fréquents visiteurs» , juge l'analyste Adrian Drury pour la BBC .

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