Menu
Libération

L'Europe échoue à classer les jeux vidéo violents

Les ministres de la Justice européens n'ont pas pu établir de règles sur l'interdiction des jeux violents aux mineurs.
par Sébastien Delahaye
publié le 15 juin 2007 à 17h05

Ils auront essayé. L'Allemagne, qui préside l'Union Européenne jusqu'à la fin du mois, organisait cette semaine une rencontre des 27 ministres de la Justice européens afin de discuter des conditions de ventes des jeux vidéo violents. Pour l'Allemagne, le sujet est important. En novembre dernier , un jeune Allemand de 18 ans, fan de death metal et de jeux vidéo, a blessé 37 lycéens avant de se suicider. Les jeux vidéo «simulateurs de meurtre» ont évidemment été mis en cause par le parlement allemand.

Mais la réunion, mercredi, des différents ministres de la Justice des pays membres de l'Union Européenne n'aura guère été utile. La rencontre devait servir à établir des règles européennes sur la vente aux enfants de jeux vidéo violents. Mais les régulations des 27 pays de l'UE sont pour l'instant trop disparates pour un quelconque accord sur le sujet, selon Franco Frattini, le commissaire européen à la Justice. Frattini espérait pourtant beaucoup de la réunion, lui qui l'avait initiée fin novembre, après s'être illustré en critiquant «l'obscénité» du jeu vidéo Rule of Rose , qui n'en méritait pas tant. Brigitte Zypries, ministre allemande de la Justice, «espère que les gouvernements appliqueront d'eux-mêmes des règles plus strictes concernant la vente des jeux simulateurs de meurtre» .

La Commission Européenne prépare toutefois une liste de sanctions contre les boutiques vendant des jeux violents aux enfants... sans toutefois préciser les jeux en cause. Ce sera aux Etats membres, quand ils transposeront la directive dans leur droit, de définir quels types de jeux seront interdits aux mineurs. La directive pourrait également inclure l'obligation aux éditeurs d'apposer sur les boîtes des jeux des avertissements à destination des parents.

En Europe, la classification des jeux vidéo est actuellement assurée par un organisme indépendant, le PEGI (Pan European Game Information). Le système actuel indique à la fois le contenu du jeu ( «Gros mots» , «violence» , «teneur sexuelle» , «stupéfiants» , «peur» , «discrimination» , ou encore l'effrayant «jeu de hasard» ) et l'âge recommandé à partir duquel on peut s'y essayer. Parmi les classifications par âge, le «18+» indique un jeu déconseillé aux mineurs. La classification n'interdit toutefois pas aux mineurs d'acheter un jeu recommandé à une classe d'âge supérieure, ni ne force les revendeurs à vérifier l'identité de chaque client.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique