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L’eeePC, le miniportable que les adeptes préfèrent nu

Commercialisé depuis une dizaine de jours, le microportable low-cost est quasi introuvable.
par Catherine Maussion
publié le 2 février 2008 à 9h36
(mis à jour le 2 février 2008 à 14h55)

Asus, le fabricant taïwanais, est-il débordé par le succès de l'eeePC (prononcez Ipici), son ordinateur portable lilliputien ? Commercialisé depuis une dizaine de jours chez Darty, à la Fnac et sur le Net, le microportable low-cost (299 euros, prix conseillé) est quasi introuvable. A moins d'acheter la petite machine couplée avec un abonnement à SFR afin de surfer sur Internet, via le réseau mobile de l'opérateur. Mais ce qui ajoute à la dépense, 29,90 euros par mois avec un engagement minimum sur vingt-quatre mois.

Dans cette Fnac parisienne, Selim, vendeur au rayon micro, se désole ainsi du nombre d'eeePC qui lui ont été livrés pour être vendus tout nus : «On avait 40 précommandes et on a eu 8 machines !» Et d'accuser SFR d'avoir «organisé la pénurie pour faire monter le buzz» . Et surtout, pour rabattre les accros de la petite machine sur son pack avec abonnement à son réseau 3G. De fait, ici et là, chez Darty ou dans les espaces SFR, c'est la même rengaine : «Si vous le prenez avec abonnement, vous pouvez l'avoir demain. Sinon, ce sera sans doute beaucoup plus long.» Un autre vendeur conseille de se rendre à l'espace SFR de La Défense : «Il n'y a que là que vous les trouverez hors pack.»

L'opérateur réfute pareille attaque : «En France , rappelle t-on chez SFR, la vente liée est interdite.» Mais on ne nie pas avoir la haute main sur les stocks, et ce «jusqu'au 23 février» . Intronisé grossiste, c'est lui qui arbitre l'écoulement du petit micro entre ses boutiques SFR et les grandes enseignes de l'informatique. De là à pousser un peu les ventes en pack… La demande soutenue du produit nu a pris de court le taïwanais, au point que SFR est bien en train de gérer une petite pénurie. Chez Asus, on avoue même «être dépassé par le succès» . «C'est un nouveau concept, et on avait prévu d'y aller doucement» , explique Bernard Chu, en charge des produits «mobiles» chez le taïwanais.

Le petit micro séduit surtout par son prix low-cost : «D'ordinaire, les micros ultraportables sont vendus trois fois plus cher que l'eeePC» , explique Bernard Villégier, chef du secteur téléphonie à la Fnac. Du coup, «les gens le choisissent comme un second équipement, c'est un peu la radio dans la salle de bains. Ou le PC qu'on emmène en week-end» . Le professionnel ajoute une seconde explication à cet appétit : «Il y a en France une forte communauté Linux» et elle se serait emballée pour cette machine qui boude le système d'exploitation de Microsoft. Jusqu'à débourser beaucoup plus que les 300 euros du prix conseillé. Seulement, ces addicts, pas toujours fortunés, ne veulent pas de la connexion 3G…

Asus tient toutefois à rassurer. Fin février, il reprendra la main et livrera en direct, autant qu'on en voudra, «des machines toutes nues» et espère en écouler d'ici à la fin de l'année entre 300 000 et 500 000 unités. Assemblé en Asie, le micro est livré en ce moment par avion mais «au compte-gouttes», dixit la Fnac. En attendant, SFR se veut rassurant : «En cas de rupture de stock, si le client laisse ses coordonnées, on lui obtiendra un Asus hors pack. Parce que c'est la loi». A bon entendeur…

Sur le même sujet :

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