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Libération

Larry David, l’héritier de la vanne Allen

L’acteur scénariste de 62 ans, au succès tardif, a un parcours et un humour proches de ceux de maître Woody.
par Bruno Icher
publié le 1er juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er juillet 2009 à 6h52)

Avec ses dix ans de moins au compteur, Larry David a quelque chose du petit frère de Woody Allen. Comme le cinéaste, il vient de la petite bourgeoisie juive de Brooklyn et a entamé sa carrière comme gagman. Allen pour Sid Caesar, David pour Fridays, l’émission de variété d’ABC. Si Woody Allen était un exemple de précocité, Larry David, lui, a dû ramer longtemps avant de toucher au succès.

Après une laborieuse expérience de stand-up, divers petits boulots dont un de réparateur de télévisions, ce n'est qu'en 1980, à 32 ans, qu'il se fait une petite place au soleil. En 1984, il pense toucher enfin au but en se faisant engager au Saturday Night Live sur NBC. Mais en une saison et demie, Larry ne réussit à placer qu'un seul sketch et finit par quitter le show.

C'est à cette époque qu'il rencontre Jerry Seinfeld. Les deux hommes écrivent un pilote pour NBC, The Jerry Seinfeld Chronicles, dont le succès est tel que la chaîne décide de poursuivre l'expérience. Larry David devient le coproducteur et le show runner de Seinfeld, la sitcom la plus rentable de l'histoire de la télévision américaine pendant sept ans. C'est notamment lui qui engage les acteurs principaux, Michael Richards, Julie-Louis Dreyfus et surtout Jason Alexander, qui interprète George Costanza, son propre double selon Larry David. Epuisé, il quitte le show deux ans avant son terme, mais signe le scénario du dernier épisode et trouve quand même les ressources pour réaliser son seul long métrage à ce jour : le poilant Sour Grapes.

Larry David a fini par obtenir son show à lui : Curb Your Enthousiasm, diffusé par HBO depuis sept ans. La formule est inoxydable : les embarras et les malentendus qui jalonnent l'existence d'un paisible quinquagénaire millionnaire. Pour donner le ton, il consacrait le premier épisode à un quiproquo dans lequel son personnage était soupçonné de désir adultérin à cause d'un pli fâcheux de son pantalon pouvant laisser croire à une grosse érection. Le meilleur gag de Larry David est pourtant involontaire. Il a sauvé d'une inéluctable condamnation à perpétuité un homme accusé de meurtre qui n'a dû son acquittement in extremis que grâce aux chutes non montées d'un épisode de Curb Your Enthousiasm dans lesquelles l'accusé apparaissait furtivement.

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