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Libération

L'homme qui valait 84% de Facebook

par Gregory Rozieres
publié le 13 juillet 2010 à 16h31
(mis à jour le 13 juillet 2010 à 17h58)

Qui veut la peau de Mark Zuckerberg ? Beaucoup de monde depuis l'avènement de son réseau social Facebook. Le dernier en lice ne cherche pas à le décrédibiliser, mais à lui voler son joujou. Paul Ceglia affirme en effet posséder 84% de l'entreprise. Rien que ça. Il a déclaré avoir signé un contrat avec Mark Zuckerberg le 28 avril 2003, où Paul Ceglia aurait accepté de développer un site en échange de 50% du contenu final. De plus, il recevrait 1% supplémentaire pour chaque jour de retard. Il affirme que le projet a eu 34 jours de retard, ce qui monte bien à 84%.

Une plainte a été déposée au tribunal de l'Etat de New York avec une copie du fameux contrat. Mais (bah oui, quand même, il y a toujours un mais dans ce genre de cas) deux choses ne tournent pas rond autour de Paul Ceglia. Tout d'abord, le contrat date de 2003. On pourrait se demander pourquoi avoir attendu si longtemps. Mais, même si la demande était légitime, il y a peu de chance qu'elle soit recevable. En effet, due au délai de prescription en vigueur dans la plupart des Etats américains, on ne peut pas poursuivre quelqu'un pour non respect d'un contrat plus de six ans après la signature de celui-ci. 28 avril 2003, 12 juillet 2010. Trop tard.

Quand bien même cette plainte serait recevable, on peut douter de sa véracité. Le journal San Francisco Chronicle affirme que le nom de domaine Facebook n'est apparu qu'en 2004. Même le prédécesseur, Facemash, n'aurait été créé qu'à l'automne 2003. Histoire de décrédibiliser un peu plus Paul Ceglia, le SF Chronicle a affirmé que celui-ci a été arrêté avec sa femme pour plusieurs chefs d'inculpation à propos d'une livraison de bois de chauffage d'une valeur de 200 000 dollars qui n'a jamais eu lieu . Reste que le juge en charge de la plainte contre Mark Zuckerberg, Thomas Brown, a interdit à la société de vendre des actifs pendant la durée de l'enquête.

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