L'ouragan Sandy débranche des milliers de sites

publié le 30 octobre 2012 à 15h33

Le trafic internet et le fonctionnement de milliers de sites dans le monde sont affectés par les dégâts causés par le cyclone Sandy, qui a endommagé des datacenters ou les a privés de courant électrique. Le centre du cyclone a touché hier soir la côte est des États-Unis, provoquant des coupures d'électricité et des inondations majeures, dans une zone où quelque 150 datacenters sont basés entre les États de Virginie, du New Jersey et de New York, selon un décompte du site Datacentermap .

Les datacenters sont des nœuds névralgiques où sont hébergés les serveurs renfermant les données stratégiques des entreprises, et où transitent les flux de données des opérateurs télécoms et des hébergeurs de contenus en ligne.

«Des milliers, voire des dizaines de milliers de sites internet, de toute taille et partout dans le monde, sont indisponibles» , a indiqué à l'AFP un responsable d'un opérateur européen, sous couvert d'anonymat. Ainsi, le site français du Huffington Post affiche un message en anglais indiquant qu'en «raison de coupures de courant causées par le cyclone Sandy, notre site connaît des difficultés techniques» . Le Huffington Post explique ainsi être par défaut contraint de publier ses informations sur sa page Facebook ou son compte Twitter (dont les serveurs ne sont pas touchés).

Sur le site du Huffington Post

Des sites à forte audience, comme le site américain Gawker.com (actualité et people), la plateforme de tchat Zopim ou encore le site spécialisé CafeMom , étaient également indisponibles.

Sur Gawker.com

Sur Cafemom.com

Selon un graphique transmis par un opérateur, qui analyse heure par heure l'activité d'un des principaux point d'échange de trafic internet (hub) de la côte est des États-Unis, la zone a connu un gros pic de trafic lundi soir, les internautes allant à la recherche d'information sur internet, avant de chuter plusieurs heures plus tard en raison des coupures de courant et de réseau internet dues au cyclone.

Même si la plupart des datacenters ont basculé sur des générateurs de courant fonctionnant au carburant, ils pourraient très vite se retrouver à sec car les plus importants d'entre eux, véritables gouffres énergétiques, peuvent consommer à eux seuls l'électricité nécessaire à une ville de taille moyenne.

La société franco-américaine Cedexis -- sorte d'«aiguilleur du net» qui réoriente requêtes et flux de données des éditeurs de contenus vers les meilleurs hébergeurs en fonction du trafic internet -- a indiqué que «ses clients avaient été aiguillés automatiquement vers des datacenters ou prestataires d'hébergement de contenus situés en-dehors de la zone "Sandy" comme c'est toujours le cas lorsque nous détectons une anomalie» .

«Nous avons constaté quelques variations de trafic mais en ce qui concerne les hébergeurs que nous supervisons, nous n'avons pas constaté d'indisponibilité majeure» , a commenté Nicolas Guillaume, porte-parole de Cedexis.

(AFP)

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