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Libération

La «Carte jeune» en musique

Dans son rapport remis au gouvernement mercredi, la mission Zelnik propose de favoriser le téléchargement légal de musique en ligne grâce à une «carte musique» destinée au jeunes.
par Camille Caldini
publié le 8 janvier 2010 à 15h36

Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi la mise en œuvre d’une «carte musique-jeunes» subventionnée pour moitié par l’Etat afin de favoriser le téléchargement légal sur internet, reprenant ainsi l’une des propositions phares de la mission Création et internet conduite par le producteur Patrick Zelnik.

«Je retiens notamment la proposition qui consiste à réhabituer les jeunes à acheter ce qu'ils écoutent» , a annoncé Nicolas Sarkozy. Le président de la République souhaite qu'une «carte musique-jeunes entre en vigueur d'ici à l'été 2010» . Une carte de téléchargement, comme il en existe déjà pour les différentes plateformes (Fnac, iTunes...), mais subventionnée pour moitié par l'Etat et valable sur une unique plateforme. Concrètement, cette carte, d'une valeur de 50 euros, permettrait de télécharger de la musique sur tous les sites qui s'associeront à l'opération. Ces partenaires contribueraient à hauteur de 5 à 10 euros, tandis que l'Etat prendrait 20 euros à sa charge. Nicolas Sarkozy en annonçant le projet, a même fait monté les enchères à «200 euros de potentiel d'achat» . La proposition du rapport Zelnik vise les 15-24 ans - 8 millions de personnes - qui représentent 52% des téléchargeurs illégaux français déclarés (sondage IPSOS/mai 2008).

Afin de multiplier les possibilités de téléchargement légal, Nicolas Sarkozy compte également fixer un délai d'un an aux producteurs pour qu'ils «négocient les droits et libèrent leurs fichiers musicaux sur toutes les plateformes». Le président de la République souhaite que ces mesures concernent «toutes les musiques évidemment» . «Je sais que cette mesure ne fera pas plaisir aux producteurs, je suis prêt à les recevoir pour en parler avec eux. Chacun doit faire un effort» , a-t-il affirmé.

Sur la Toile, le collectif «la Quadrature du Net», déjà opposé à Hadopi reproche à la mission Zelnik les «quelques dizaines de millions d'euros de subventions à des business dépassés, financés par de l'argent public via des taxes complexes et tous azimuts.» Dans son communiqué du vendredi 8, le collectif pointe «des dispositions sur mesure» et une politique des «copains d'abord» (Patrick Zelnik est le PDG de Naïve, le label de Carla Bruni-Sarkozy).

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand doit à présent examiner les 22 propositions du rapport Zelnik, notamment la taxation des revenus publicitaires du géant Google.

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