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Libération

La Commission européenne pousse les datas

par Sophian Fanen
publié le 12 décembre 2011 à 15h32

Le vaste mais balbutiant mouvement d'ouverture des données publiques continue. Ce lundi, la Commission européenne a lancé une stratégie visant à encourager la réutilisation d'informations du secteur public, notamment pour en tirer des applications numériques, un marché qui pourrait atteindre les 40 milliards d'euros par an en Europe.

La Commission propose d'actualiser une directive européenne de 2003 sur la réutilisation de données publiques, en faisant en sorte que tous les documents publics de l'Union soient réutilisables sur n'importe quel support, à des fins commerciales ou non, de manière gratuite ou moyennant des coûts minimes, et dans des formats facilement accessibles. cette future directive couvrira au passage de nouvelles institutions, comme les bibliothèques, les musées et les services d'archives.

Pour montrer l'exemple, la Commission européenne rendra accessibles ses propres données à travers un portail qui devrait être lancé au printemps prochain, comme elle l'avait déjà annoncé précédemment sans avoir pour l'instant concrétisé ses intentions. Elle accordera aussi un budget de 100millions d'euros sur 2012 et 2013 aux recherches visant à améliorer les technologies d'exploitation de ces données.

La commissaire européenne chargée de l'Agenda numérique, Neelie Kroes, a expliqué vouloir par ce moyen permettre au secteur des nouvelles technologies de tirer profit de la réutilisation de ces données publiques, notamment à travers la création d'applications pour smartphones comme des cartes géographiques, des informations en temps réel sur la circulation ou la météo, ou encore des comparateurs de prix. «Les contribuables ont déjà payé pour ces informations, et le moins que l'on puisse faire est de les rendre disponibles à ceux qui veulent les utiliser de manière innovante pour aider à créer des emplois et de la croissance», souligne-t-elle.

Dans le domaine des données géographiques, par exemple, environ 80% des acteurs du secteur interrogés par la Commission européenne ont expliqué ne pas pouvoir réutiliser pleinement les informations publiques en raison de droits d'accès trop élevés ou encore d'absence de transparence, notamment sur le type de données existantes et sur les institutions qui les détiennent.

Selon une étude récente citée par la Commission, les données du secteur public ont généré en 2008 un marché d'environ 28 milliards d'euros dans l'UE. Le fait de faciliter l'accès à ces données pourrait permettre à ce secteur de se développer pour atteindre 40 milliards d'euros annuels, toujours selon la Commission.

(Source AFP)

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